Cartographie du Coronavirus en Afrique : Quels sont les pays les plus vulnérables?

The Africa Report 10 septembre 2020

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Une carte a été créée pour illustrer les pays du continent les plus vulnérables au coronavirus et ceux les mieux équipés pour faire face à l’épidémie. Les gens espéraient que le coronavirus – ou COVID-19, tel qu’il a été officiellement renommé par l’Organisation Mondiale de la santé (OMS) – était contenu, stabilisé ou même en déclin. Cependant, une fois que les autorités chinoises ont adopté une définition plus large des cas de coronavirus, le nombre de personnes infectées est passé de 44 000 le 12 février à plus de 60 000 le 13 février, la grande majorité des cas étant signalés en Chine. et, pour le moment, seulement un cas a été signalé en Afrique: un citoyen italien au Nigéria. Cependant, l’OMS et la branche africaine des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis préfèrent être prudentes : statistiquement parlant, il est très peu probable que l’Afrique soit le seul continent non affecté largement par le COVID-19, et il est possible qu’il y ait des gens en Afrique qui ont le virus mais qui n’ont tout simplement pas encore été diagnostiqués. À l’heure actuelle, les différents cas suspects dans des pays comme la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso se sont révélés être de fausses alertes. Afin de dépasser les probabilités et platitudes fondamentales, des scientifiques d’Europe, d’Afrique et des États-Unis se sont associés pour cartographier le plus précisément possible le risque d’importation du virus en Afrique. Quels sont les pays les plus à risque et où la maladie a-t-elle le plus de chances d’être correctement éradiquée ? Partant des pays les plus vulnérables… Pour répondre à ces questions, médecins, épidémiologistes, démographes et experts en santé publique ont comparé les données, créé une méthodologie et dressé des cartes. Les résultats de leurs travaux, menés sous la supervision d’experts de l’INSERM à la Sorbonne Université, ont été publiés en ligne sur medrxiv.org et fournissent une liste – accompagnée de diverses cartes et graphiques – des pays africains les plus vulnérables à l’arrivée de COVID -19. Une partie de ce qui rend l’étude si originale est qu’elle prend en compte le volume des connexions de trafic aérien entre chaque pays africain et les régions chinoises fortement impactées par le virus (voir carte 1). Sur la base de ce critère, l’Égypte, l’Algérie et l’Afrique du Sud se démarquent le plus et, puisque les premiers individus infectés sont très susceptibles d’arriver en Afrique par avion, sont les plus à risque.
Le côté positif est que ces trois pays, en particulier l’Afrique du Sud, se classent parmi ceux qui ont le système de santé le plus solide et sont probablement les plus à même de contenir l’épidémie. Le Nigeria et l’Éthiopie viennent ensuite dans la catégorie à haut risque en raison de leurs liens étroits avec la Chine. Ils sont suivis par le Maroc, le Soudan, l’Angola, la Tanzanie, le Ghana et le Kenya. … Aux pays les mieux équipés pour repousser le COVID-19 L’étude prend également en compte deux indicateurs appelés SPAR (State Party Self-Assessment Annual Reporting) et IDVI (Infectious Disease Vulnerability Index). Le SPAR, qui vise à évaluer le niveau de capacité du système de santé de chaque pays, peut être peu fiable car il est basé uniquement sur les informations communiquées par les autorités locales. L’IDVI (voir carte 2) semble plus solide car il est produit par des experts internationaux et prend en compte un large éventail de facteurs, tels que l’état des systèmes de santé, le développement économique, la façon dont les épidémies précédentes se sont propagées et, un point particulièrement crucial dans le cas du coronavirus, la démographie et la densité de population.
Sur la base de ces facteurs, les pays les mieux équipés pour repousser le COVID-19 sont l’Afrique du Sud, l’Égypte, la Tunisie et le Maroc, tandis que les plus vulnérables sont la Somalie, le Tchad, la République centrafricaine et la Mauritanie. Mais là encore, il y a un côté positif : bien que vulnérables, ces pays ne sont pas, semble-t-il, les plus susceptibles d’avoir des individus infectés qui arrivent dans leurs pays respectifs. Aux États-Unis, des chercheurs de l’Université Johns Hopkins de Baltimore ont développé un outil de suivi quotidien des cas à travers le monde du COVID-19 qui est mis à jour très régulièrement. Selon leurs calculs, l’aéroport de Johannesburg est le plus susceptible d’être le premier endroit à «importer» le virus sur le continent. Cela dit, leur prédiction est entièrement basée sur des statistiques et a donc été vivement critiquée par le gouvernement chinois. Lors d’une conférence de presse le 5 février, l’ambassadeur de Chine en France, Lu Shaye, a tenu des propos durs à propos des différents scénarios imaginés par des chercheurs occidentaux et qui, selon lui, ne sont que pure spéculation et ne font que semer la panique. Cet article est une publication originale de The Africa Report. Lire ici.

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