Les gardes forestiers, héros oubliés de la conservation de la vie sauvage

Afy Malungu 10 septembre 2020

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Saviez-vous que grâce à la protection efficace de leurs habitats par les gardes forestiers, le nombre de gorilles de montagne a été multiplié par deux ces 30 dernières années ? « L’importance du travail effectué par les gardes forestiers et les éco-gardes est visible de plusieurs façons », explique Johannes Refisch, coordinateur du Partenariat pour la survie des grands singes au Programme des Nations Unies pour l’environnement. « Les gorilles de montagne en sont un exemple fantastique : pas un seul gorille de montagne n'a été tué au cours des 10 dernières années. » En novembre 2018, l'Union internationale pour la conservation de la nature a déclaré que le gorille de montagne n'était plus « menacé d'extinction ». L'espèce a été reclassée « en danger » grâce aux efforts de conservation. [caption id="" align="alignnone" width="840"] Gardes forestiers dans une école de formation à Menongue, en Angola. Photo : ONU Environnement[/caption] « Néanmoins, il ne faut pas oublier l’important travail des gardes forestiers dans les « parcs en proie aux conflits » de la République démocratique du Congo, tels que ceux des Garama, Virunga, Maiko et Kahuzi-Biega », rapelle Johannes Refisch. « 200 gardes forestiers ont été tués dans le seul parc national des Virunga ces 20 dernières années. » La Journée mondiale des rangers, une initiative de la Fédération internationale des rangers (International Ranger Federation, en anglais), est célébrée le 31 juillet pour rendre hommage au travail accompli par les gardes forestiers pour protéger les trésors naturels de la planète et commémorer la vie de ceux qui ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions. « Les gardes forestiers contribuent également à la consolidation de la paix environnementale », affirme Johannes Refisch. « Il existe un certain nombre d'exemples en Afrique où la gestion communautaire des ressources naturelles, associée à une protection efficace par des éco-gardes, a permis de réduire les conflits entre l'homme et la faune sauvage. Le travail du Northern Rangeland Trust au Kenya (en anglais)  en est un très bon exemple. » Les communautés sont en première ligne de la conservation de la faune et doivent prendre la place qui leur revient dans l'économie de la faune. Ce point a été souligné lors du récent sommet sur l'économie de la faune sauvage africaine (en anglais) au Zimbabwe. « Le commerce illégal d'espèces sauvages profite à un nombre très restreint d'individus, mais nuit à beaucoup d'autres », se désole la chef en charge des questions liées à la vie sauvage à ONU Environnement, Doreen Robinson.

« Les preuves sont claires : lorsque les communautés et les gardes forestiers oeuvrent de concert, avec le soutien des gouvernements et des organisations internationales, nous pouvons protéger la faune et faire en sorte que les personnes qui ont la responsabilité de vivre aux côtés de la faune puissent en tirer le maximum d'avantages. »

Dans certains endroits, les gardes forestiers bénéficient de meilleurs équipements. La technologie moderne leur permet de repérer les activités de braconnage la nuit et / ou de relayer les activités suspectes vers une salle de contrôle en temps réel, afin de pouvoir prendre rapidement des contre-mesures. [caption id="" align="alignnone" width="840"] Le garde forestier Monja Randriamonja patrouille dans la forêt de Tsitongambaraika, à Madagascar, pour éviter l'exploitation illégale du bois. Photo : ONU Environnement[/caption] Parallèlement, les gouvernements africains intensifient leurs activités de lutte contre le braconnage et ont récemment enregistré plusieurs succès. Par exemple, le gouvernement kenyan a instauré une réserve de 300 hectares pour la conservation du bongo des montagnes qui est en danger critique d'extinction. Le Kenya Wildlife Service et ses partenaires prendront des dispositions pour la création de zones de protection intensive dotées d'une force de sécurité permanente effectuant des patrouilles quotidiennes, des activités de lutte contre le braconnage et  des activités de prélèvement de pièges. Le Kenya Wildlife Service, le Kenya Forest Service et leurs partenaires travailleront en collaboration avec les associations forestières communautaires et les communautés hôtes afin de lutter contre les activités illégales, d'améliorer les pratiques durables et d'assurer la gestion des activités humaines autour des habitats de bongos, affirme le Mount Kenya Wildlife Conservancy. En Tanzanie, les populations d'éléphants et de rhinocéros ont augmenté grâce à une répression du braconnage. En Ouganda, une nouvelle loi sur la vie sauvage prévoit des amendes lourdes et d'importantes peines d'emprisonnement pour les activités illégales, tout en renforçant le rôle des communautés en termes de soutien et de gestion bénéfiques de la vie sauvage. [caption id="" align="alignnone" width="840"] Photo: ONU Environnement[/caption] Photo : ONU Environnement


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