Plus de 300 pachydermes sont morts cette année à cause de cyanobactéries dont la croissance est favorisée par la montée des températures.
Les toxines produites dans l’eau par les cyanobactéries ont causé la mort de plus de 300 éléphants au Botswana cette année, ont annoncé lundi 21 septembre des responsables à l’occasion de la publication des résultats d’une enquête conduite sur les décès de ces pachydermes.
Les cyanobactéries sont des organismes microscopiques qui vivent dans l’eau et sur la terre ferme. Si toutes ne produisent pas de toxines dangereuses pour la faune et les hommes, les scientifiques affirment néanmoins que leur production est favorisée par la montée des températures mondiales.
Cyril Taolo, directeur adjoint du département de la faune et des parcs nationaux du Botswana, a déclaré lors d’une conférence de presse que le nombre de carcasses d’éléphants retrouvées depuis les premiers décès signalés début mai avait augmenté, s’élevant à présent à 330 contre 281 en juillet.
Le type spécifique de neurotoxine mise en cause dans la mort des pachydermes n’a toutefois pas encore été établi. Le principal vétérinaire du département, Mmadi Reuben, s’est interrogé lors de la même conférence sur la raison pour laquelle seuls les éléphants avaient été touchés quand d’autres animaux du delta de l’Okavango ne semblaient pas avoir souffert.
En Afrique australe, la hausse des températures est deux fois plus élevée que la moyenne mondiale, d’après le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). « Cela entraîne l’obtention des bonnes conditions, au bon moment, au bon endroit, [pour que] ces espèces prolifèrent », a commenté Patricia Glibert, professeur au Centre des sciences de l’environnement à l’université du Maryland.
Au Zimbabwe voisin, quelque 25 carcasses d’éléphants aux défenses intactes ont été retrouvées près du plus grand parc animalier du pays. Les autorités ont ainsi exclu le braconnage et l’empoisonnement délibéré au profit d’une possible infection bactérienne, que les éléphants auraient attrapée en ingérant de la nourriture.
« Nous avons envisagé les cyanobactéries, mais n’avons aucune preuve que ce soit le cas [au Zimbabwe] », a précisé Chris Foggin, vétérinaire au Victoria Falls Wildlife Trust. Le Zimbabwe, qui a déjà envoyé des échantillons d’éléphants morts en Grande-Bretagne, attend encore des permis pour envoyer des échantillons à deux autres pays, a-t-il ajouté.
Si la population globale d’éléphants d’Afrique recule à cause du braconnage, le Botswana abrite 130 000 pachydermes, un nombre croissant représentant près d’un tiers des éléphants du continent.
Cet article est une publication originale de Le Monde. Lire ici.
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