La RDC a annoncé vouloir mené des études au sein de la population pour déterminer si elle a atteint l'immunité collective face à la pandémie de la COVID-19, ce, au regard de la baisse siginificative et continue de nombre de contamination et de décès lié à cette maladie. Que sait-on de l'immunité collective et garantit-elle la fin de nouvelle contamination au sein de la population?
L'immunité collective correspond au niveau de la protection immunitaire d'une population vis-à-vis d'un agent infectieux. Pour atteindre ce niveau, on laisse circuler les gens et ainsi l'agent infectieux jusqu'à ce qu'un certain pourcentage de la population soit infectée.
Plus il y a de personnes infectées, plus elles sont censées développer des anticorps contre l'infection, et moins elles en contamineront de nouvelles. Avec le temps, cette immunisation collective casse la chaîne de transmission du virus et la maladie s'éteint à terme.
Les experts disent en général qu'une immunité collective est acquise quand 50 à 60% d'une population est infectée.
L'acquisition d'une immunité collective a un double objectif : stopper la propagation de maladies contagieuses et mortelles ainsi que protéger les plus fragiles qui ne peuvent être vaccinés contre celles-ci (quand un vaccin existe) comme :
Pour l'instant, l'immunité collective n'a pas fait preuve de son efficacité contre l'épidémie de coronavirus et les autorités restent sceptiques. Lors d'un point presse le 13 avril, le Dr Mike Ryant, directeur exécutif des programmes d'urgence de l'OMS, a expliqué : "On pourrait s'attendre à ce qu'une personne qui génère une réponse immunitaire avec des anticorps détectables soit protégée pendant un temps" mais "nous ne savons pas quelle est la durée de cette période. Nous pourrions nous attendre à une période de protection raisonnable, mais il est très compliqué de le dire avec un nouveau virus."
Une étude chinoise relayée par le Wall Street Journal le 16 avril et menée à Wuhan, point de départ de la pandémie mondiale, montre par ailleurs que malgré de nombreuses personnes testées positives au virus, trop peu développent des anticorps pour être immunisés contre une nouvelle contamination.
Certains pays touchés par l'épidémie de coronavirus ont soutenu le principe de l'immunité collective puis se sont rétractés et ont finalement décidé de confiner leur population. A l'image du Royaume-Uni qui a annoncé la fermeture de ses écoles à partir du 20 mars avant de mettre en place un confinement généralisé. D'autres ont revendiqué cette stratégie comme les Pays-Bas tout en décidant de fermer les écoles, cafés, restaurants, musées et salles de sport lors du pic de l'épidémie.
En Suède, la population n'a pas été confinée mais les universités et les lycées ont été fermés et les rassemblements limités. L'épidémiologiste en chef de la Suède, Anders Tegnell, a assuré le 28 avril au journal américain USA Today : "Nous pensons que jusqu'à 25 % des habitants de Stockholm ont été exposés au coronavirus et sont peut-être immunisés. Une enquête récente menée dans un de nos hôpitaux à Stockholm a révélé que 27 % du personnel y est immunisé. Nous pensons que la plupart d'entre eux sont immunisés grâce à la transmission dans la société, et non pas sur le lieu de travail."
Quels sont les risques de l'immunité collective ?
Si l'immunité collective présente des intérêts sanitaires et économiques pour les pays, elle comporte aussi des risques. Principalement en terme de mortalité, car en laissant les gens être infectés par un virus pour s'immuniser au fur et à mesure, le taux de létalité peut être très élevé. De plus, si le nombre de personnes infectées n'est pas assez élevé, il peut y avoir une résurgence de la maladie.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) met en garde sur la faisabilité de l’immunité collective comme moyen de lutte contre la pandémie de coronavirus.
Selon le chef de l’OMS, laisser la Covid-19 circuler librement dans la société pour que la population développe l’immunité collective « n’est pas une option ». " Laisser libre cours à un virus dangereux dont nous ne comprenons pas tout, est tout simplement contraire à l’éthique. Ce n’est pas une option ", a déclaré le Directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d’une conférence de presse virtuelle depuis Genève le 12 octobre dernier.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) met en garde sur la faisabilité de l’immunité collective comme moyen de lutte contre la pandémie de coronavirus.
" Il y a eu des discussions sur le concept d’atteindre une soi-disant "immunité collective" en laissant le virus se propager ", a-t-il ajouté, relevant que " l’immunité collective est obtenue en protégeant les personnes contre un virus, et non en les exposant à celui-ci ".
" Jamais dans l’histoire de la santé publique, l’immunité collective n’a été utilisée comme stratégie pour répondre à une épidémie, et encore moins à une pandémie. C’est scientifiquement et éthiquement problématique ", a ensuite détaillé le chef de l’OMS.
Selon l’agence onusienne, l’immunité de groupe est un concept utilisé pour la vaccination, dans lequel une population peut être protégée contre un certain virus « si un seuil de vaccination est atteint ».
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