RDC : Les fumeurs courent le risque de contracter les formes graves de la covid-19 et d’en mourir

Le tabac, outre son implication dans l’explosion des cas de cancers, joue un rôle considérable dans la survenue des maladies respiratoires dont la covid-19, prévient Dr Kalima Nzanzu.

D’après ce médecin traitant à l’hôpital général de Matanda à Butembo, le tabac est source d’aggravation de la Covid-19.

« Les fumeurs risquent de contracter la forme sévère de la covid-19 et d’en mourir comme le tabac fragilise les tissus du poumon du fumeur lui-même, ainsi que de son entourage », a-t-il fait savoir.

Plusieurs fumeurs ne savent pas justifier leur envie. Bien qu’étant conscients des effets nocifs du tabac sur leur santé ces derniers éprouvent une énorme peine à arrêter.

La quarantaine, Baudouin Kalume, chauffeur auprès d’une institution d’enseignement universitaire à Butembo, a passé le gros de sa vie derrière la cigarette. Il a commencé à fumer depuis ses 17 ans lorsqu’il était aide-chauffeur.

Conscient des effets néfastes de la cigarette sur la santé, il ne compte pas le nombre des fois où il voulait arrêter de fumer mais sans succès.

« Les amis avec lesquelles je travaillais m’ont convaincu que fumer pouvait m’aider à supporter le froid de la nuit comme nous étions appelé à travers jusque tard dans la nuit et nous dormions dans des mauvaises conditions étant aide-chauffeur. Je sais lire sur le paquet de la cigarette combien fumer est nuisible à la santé, mais je n’arrive pas à m’en séparer, témoigne », Baudouin Kalume.

Il ajoute qu’au lieu de le préserver contre le froid, la cigarette a fait de la toux son compagnon de tout temps.

De son côté Éric Kambere a été séduit par la cigarette quand il était jeune influencé par son entourage.

A cette période de Covid-19, il n’a pas cessé de partager sa tige de cigarette avec ses amis, signe selon lui, de la fraternité.

« La covid-19 ne peut pas m’attaquer parce que je fume, qu’on nous dise combien sont morts de cette maladie parce qu’ils fumaient », déclare-t-il dans un ton frisant le « covido-sceptiscisme ».

Dans le monde comme en République Démocratique du Congo le tabagisme constitue un véritable problème de santé publique. Selon la vice-ministre de la santé Véronique KILUMBA NKULU, les statistiques indiquent qu’il existe environ 1 milliards de fumeurs sur la planète dont près de 80% sont retrouvent dans les pays en revenu faible.

Etant donné que cette situation alourdi la charge de mortalité et de morbidité liées aux maladies respiratoires en général et au covid-19 en particulier, le tabagisme est considéré comme un facteur de risque pour la santé mais également une source d’appauvrissement.

Pour la vice-ministre, le tabac est une porte d’ouverture aux formes graves de covid-19.

« Cette situation est d’autant plus alarmante que nous somme à la survenue de plusieurs vagues de Covid-19 et de l’émergence des variantes de plus en plus dangereuses. A cette l’occasion de cette 35eme célébration, j’en appelle au bon sens de chacun préserver l’intérêt collectif de sensibiliser les consommateurs à l’arrêt ».

« Je demande aux fumeurs d’éviter le partage de la cigarette afin de réduire la transmission rapide de la covid-19. L’arrêt ou le sevrage du tabac a des effets bénéfiques immédiats sur la santé quel que soit l’âge » ajoute-t-elle.

La journée mondiale sans tabac est célébrée chaque 31 mai de l’année. Cette année la journée est axée sur les dangers du tabac pour la santé et sur l’action antitabac menée par l’OMS, sous le thème « quittez le tabac ».