Contexte
La République Démocratique du Congo dispose de 80 millions d'hectares de terres arables dont seulement 10% seraient mises en valeur, faisant de ce pays le 2ème de la planète en termes de terres arables cultivables disponibles après le Brésil.
Problématiques
Cependant, après analyse, il se dégage deux insuffisances majeures. En effet, hormis la nécessité des routes de desserte agricole, il y a le problème d’accès aux terres agricoles pour les investisseurs et l’absence de financement pérenne pour soutenir le secteur agricole.
En effet, dans son rapport publié le 4 janvier 2021 sur l’exécution des budgets 2017-2019, l’Observatoire de la Dépense publique (ODEP) nous renseignait que les prévisions budgétaires durant cette période dans le secteur de l’agriculture étaient d’environ 670 millions USD tandis que les réalisations pour la même période est d’environ 90 millions USD, soit un taux de réalisation de 13,2%.
Cependant, l’ODEP nous apprend aussi que « l’administration générale du secteur consomme 97,05 % de réalisation et seuls 2,95 % sont réservés au développement des filières végétales ». En gros, l’argent dépensé dans le secteur agricole par le Gouvernement central sert plus à payer les salaires et le fonctionnement des institutions en charge du secteur agricole qu’à investir dans l’activité agricole.
De plus, l’on constate qu’il n’existe aucune cartographie de ces 80 millions d’ha de terre arable, encore moins celles qui sont disponibles pour les potentiels investisseurs agricoles.
Solutions
Face à ces carences, les solutions sont connues depuis longtemps et n’attendent que la volonté politique nécessaire à leurs exécutions.
En effet, concernant le financement, la loi n° 11/022 du 24 décembre 2011 portant principes fondamentaux relatifs à l'agriculture stipule en son article 56 qu’ « il est créé un Fonds national de développement agricole, ci-après dénommé Fonds, destiné à financer l’agriculture ». L’article 57 de cette même loi précise que « les ressources du Fonds sont constituées notamment d’une redevance prélevée sur les produits agricoles et denrées alimentaires importés ».
Compte tenu que nous importons massivement les produits alimentaires que nous consommons, ce fonds ne pourra donc pas manquer de moyen pour financer les agriculteurs et des projets agricoles. Ceci permettra ainsi de couvrir cette carence de financement aux actions prioritaires.
Quant à l’accès aux terres agricoles, la même loi nous renseigne en son article 13 que les gouverneurs de province doivent mettre en place, conformément aux normes nationales, un cadastre agricole ayant pour mission notamment de proposer à l’autorité foncière l’octroi de concessions d’exploitation agricole.
Comme vous pouvez le voir, les instruments pour valoriser notre potentiel agricole existe mais souffre d’un déficit de volonté politique tant au niveau central que provincial.
Volonté politique
A ce sujet, le Chef de l’État, dans son discours clôturant les consultations a retenu les deux recommandations suivantes :
Au regard de ces objectifs, il serait cohérent que les Gouverneurs de province, qui soutiennent la « vision » du Chef de l’État, puissent créer les Cadastres agricoles et que le Premier Ministre crée le Fonds de développement agricole. Dans le cas contraire, les consultations initiées par le Chef de l’État n’auraient été que de la poudre aux yeux s’agissant du secteur agricole. Il est temps d’agir.
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