Beni : Les agronomes de la chefferie des Bashu outillé sur la lutte contre les wilts bactériens

Jonas Kiriko - Africa Reveal - 08 avril 2021

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La maladie a dévasté environ 60% des bananeraies dans la région !
La maladie a dévasté environ 60% des bananeraies dans la région ! - Africa Reveal -

Beni : Les agronomes de la chefferie des Bashu outillés sur la lutte contre les wilts bactériens

Cette séance de renforcement des capacités de deux jours a été ouverte mardi 6 avril 2021 et concernait les moniteurs agronomes des différents groupements que comprend la chefferie des Bashu. Cette formation s’inscrivait dans le cadre de la vulgarisation de la loi sur la politique agricole du pays et surtout sur la lutte contre les wilts bactériens. Cette maladie est connue sous le nom scientifique de Banana Xanthomonas Wilt (BXW), une bactérie qui attaque les bananiers.

Kasereka Safari Biriro, agronome en chefferie des Bashu, indique que l’objectif principal de cette formation est d’éradiquer toutes les maladies qui attaquent les bananiers.  « L’objectif de ce recyclage est de capacité surtout les nouveaux moniteurs récemment affectés dans la zone sur le plan de la  de la politique agricole de l’heure. Mais aussi, leur apprendre quelques techniques agricoles en rapport avec la qualité du sol  que nous avons dans la chefferie pour qu’il y ait une bonne production dans l’avenir», a-t-il fait savoir.

Cette bactérie qui a déjà ravagé environs 60% de bananerais dans la chefferie des Bashu en territoire de Beni, se manifeste de deux manières. Au niveau externe, on assiste au dessèchement du bourgeon mâle, au jaunissement et au flétrissement des feuilles, au mûrissement prématuré et désordonné des fruits. Tandis qu’au niveau interne, il y a brunissement des fruits et émission de liquide gluant, jaunâtre et puant. Enfin, il y a un dessèchement du régime et des feuilles  

Depuis avril 2016, les producteurs de Baswagha, une chefferie voisine située dans le territoire de Lubero, au Nord-Kivu, se sont dotés d’une loi visant à lutter contre cette maladie qui ravage les bananeraies de la région.

Selon Patrick Kiyani Kasereka, agronome au Bureau diocésain de développement, c’est depuis depuis 2014 qu’il s’intéresse à cette maladie.

 « Notre Bureau diocésain s’est mobilisé pour faire comprendre aux paysans que le Wilt bactérien du bananier n’est pas une malédiction, mais une maladie qu’il faut combattre. Nous avons opté pour une approche champs-écoles-paysans. On a débuté avec quatre champs, aujourd’hui il y en a 23. L’objectif est de former les formateurs des paysans », poursuit-il.

C’est dans ce cadre que les paysans ont opté pour la mise en place d’une loi qui vise à réglementer la culture de la banane pour le cas précis du wilt bactérien.

 « D’abord, c’est une loi locale. Elle comporte neuf dispositions qui visent à sanctionner les récalcitrants qui ne veulent pas mettre en pratique les conseils de lutte contre la maladie. Pour parvenir à son élaboration, nous avons sillonné 96 villages de la chefferie, avec les agronomes d’État, pour recueillir les propositions des paysans. S’en est suivie une séance de mise en commun des propositions issues des différents villages. Et finalement la loi a été signée en avril 2016 par le Mwami de cette entité coutumière », a expliqué Patrick Kiyani.

Il ajoute cette loi s’inspire de l’Ouganda voisin : « Pour nous doter de cette loi, nous nous sommes inspirés de l’approche ougandaise de lutte contre ce même Wilt bactérien du bananier. Dans ce pays, les autorités ont aussi mis en place des réglementations pour sanctionner ceux qui facilitent la propagation de la maladie. Les résultats sont satisfaisants. Chez nous, nous avons l’espoir qu’il sera de même. La loi de Baswagha prévoit des amandes qui vont de 500 à 50 000 Francs congolais », dit-il.

A en croire l’agronome Patrick Kiyani, « La maladie est signalée particulièrement en Afrique sub-saharienne. Après son apparition pour la première fois en Éthiopie dans les années 1960, sa présence a été signalée en 2001 en République démocratique du Congo (RDC) puis en Ouganda. Après, la maladie s’est propagée dans d’autres pays d’Afrique centrale, notamment au Rwanda, en Tanzanie et au Kenya en 2006. Potentiellement, aucune région d’Afrique n’est à l’abri de cette épidémie. Sa capacité de propagation est rapide. La destruction totale de la bananeraie en un temps réduit fait du BXW une des maladies les plus redoutables pour le bananier en Afrique. En RDC, la maladie est apparue pour la première fois au Nord-Kivu, en territoire de Masisi, avant de s’étendre  à Lubero et à Beni,. où se situe les chefferie des Baswagha et Bashu », précise-t-il


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