Kongo-Central : Renforcer davantage la résilience des populations pour atténuer les effets néfastes de l’érosion côtière à Muanda (Kiwakana)

06 avril 2021

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Dans son discours d’ouverture de la session ordinaire d’avril 2021 du Conseil économique et social (C.E.S) de la République démocratique du Congo, le président de cette institution d’appui à la démocratique, M. Jean-Pierre Kiwakana Kimayala, a affirmé que la RDC, avec ses forêts et ses cours d’eau, a un grand rôle à jouer dans la protection du climat et la prévention des calamités naturelles. « Mais lorsque, par nos activités, nous bafouons les règles de la nature, c’est le pays qui paie le prix lourd : catastrophes, pluies diluviennes, inondations, glissements de terrain, érosion côtière… », a-t-il déclaré.

Il a indiqué que plusieurs des quartiers à travers le pays subissent ces derniers temps des inondations d’une intensité considérable, suivies d’énormes dégâts matériels et, malheureusement, de pertes en vies humaines. Et il cite entre autres, les inondations à Uvira (Sud-Kivu), à Kinshasa et dans plusieurs villes et cités de la RDC, le phénomène d’érosion à Kananga, à Bukavu, à Kinshasa, de fortes crues du fleuve Congo, l’érosion côtière à Muanda au Kongo-central.

Autrefois un paysage de carte postale, aujourd’hui la ville de Muanda est frappée par l’érosion côtière, a-t-il décrit. « Un cauchemar pour les populations qui voient leur habitat de plus en plus menacé par l’avancée de la mer sur les terres; un phénomène d’origine naturelle, aux causes multiples et qui, jusqu’à récemment, se régulait de lui-même. Et l’une des causes principales est sans doute l’élévation du niveau de la mer due au réchauffement de la planète », a-t-il fait savoir.

Il démontre encore dans son speech que les impacts liés à l’érosion côtière sont essentiellement d’ordre social et économique. Sur le plan social, explique-t-il, les populations affectées se retrouvent en général dans une situation précaire et à terme, risquent de devenir des refugiés climatiques dans leur propre pays.

Sur le plan économique, ajoute-t-il, les activités comme la pêche sont affectées. Le secteur du tourisme, essentiellement balnéaire, est lui aussi très affecté ; les hôtels situés sur la côte ont perdu l’essentiel de leurs plages.

Pour atténuer les effets néfastes de l’érosion côtière à Muanda, a-t-il souligné, le Conseil économique et social encourage les efforts en cours du Gouvernement de la République, avec l’accompagnement des partenaires dont le PNUD, pour renforcer davantage la résilience des populations. Ce, afin de les rendre capables de faire face aux changements climatiques (construction d’ouvrages de protection en dur, mais aussi par des solutions, en harmonie avec la nature, comme la plantation des bambous et des roseaux).

Au-delà des engagements des partenaires, soutient M. Jean-Pierre Kiwakana, la responsabilité politique et économique est à l’Etat congolais à qui il revient de droit le devoir de protéger la côte de Muanda dont l’importance stratégique n’est pas à démontrer. « C’est la seule sortie de la République démocratique du Congo vers l’océan grâce à laquelle la RDC avec ses 40 km de côte empêche le pays d’être enclavé. C’est tout dire », précise-t-il.

Il suggère en effet quelques pistes de solution pour sauver la côte de Muanda. Il dit que spécifiquement pour ce qui est de l’érosion côtière, il y a nécessité de construire une barrière naturelle, mais surtout sauver les mangroves qui sont l’une des zones riches en biodiversité et en stocks carbone. Malheureusement, plus de 45 % de leurs superficies sont perdues au cours des 20 dernières années, a-t-il affirmé.


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