En marge de la journée internationale de l’avortement sécurisé, commémorée le 28 septembre de chaque année, la Coalition de lutte contre les grossesses non désirées (CGND) a organisé, ce mercredi 30 septembre, une journée de sensibilisation de la communauté de Kisenso.
Axée autour du thème « Les femmes et les filles peuvent autogérer leur santé sexuelle et reproductive, y compris l’avortement par la télé médecine », l’activité a sensibilisé non seulement les femmes et jeunes filles, mais aussi la population de Kisenso dans son ensemble, aux droits des femmes et jeunes filles en matière d’avortement médicalisé selon les prescrits de l’article 14, alinéa 2.C du Protocole de Maputo.
Preuve, à cette activité ont pris part des associations des personnes vivant avec handicap, l’animateur communautaire de la zone de santé, les prestataires des soins, les associations des jeunes filles et jeunes garçons, les chefs des établissements scolaires et les enseignants, les leaders politico-administratifs, etc.
La coalition CGND s’est assigné, entre autres objectifs, de sensibiliser la communauté locale de Kisenso aux droits des femmes et jeunes filles en matière d’avortement médicalisé, selon le Protocole de Maputo. A cette occasion, il était question de présenter l’évolution du contexte légal en matière de Droits en santé sexuelle et reproductive (DSSR) en RDC ; informer les participants sur le contenu du Protocole de Maputo concernant les conditions d’accès à l’avortement médicalisé et partager les évidences sur l’ampleur des grossesses non désirées et les avortements clandestins en RDC, comme étant l’une des causes majeures de la morbidité et de la mortalité maternelle.
Le contexte congolais
En République démocratique du Congo, la prévalence contraceptive reste faible : seulement 8% des femmes utilisent une méthode de contraception moderne et 59% de grossesses sont non désirées.
Les besoins non satisfaits en produits contraceptifs modernes sont croissants, 16% pour toutes les femmes et 24% pour les femmes mariées. 10% des grossesses non désirées se terminent par un avortement à risque.
Pour la Coalition de lutte contre les grossesses non désirées, le cadre légal de la RDC en matière de santé sexuelle et reproductive est caractérisé par une complexité et une incohérence dues à la coexistence du cadre juridique national et international, malgré la primauté des textes internationaux et le non-respect du principe de la hiérarchie en matière de lois et de règlements.
Il convient de retenir que l’avortement reste un acte sévèrement réprimé par la loi pénale. Aujourd’hui, on assiste à une dépénalisation partielle de l’avortement avec la publication du Protocole de Maputo au Journal officiel.
Néanmoins, fait observer la Coalition, le ministère de la Santé, à travers son Programme national de la santé de la reproduction, a édicté de normes et directives des soins complets centrées sur la femme.
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