Quelques jours après sa déclaration exigeant le départ immédiat et définitif de l’entreprise Maniema Union 2 de la Province de l’Equateur, la (SOCIPEQ) est loin de désarmer. Dans une interview accordée à Environews, le président de cette structure, Fabien Mungunza a tenu à préciser que cette fois-ci, la démarche entreprise par son organisation, vise à faire partir toutes les autorités nationales et provinciales qui se sont illustrées dans les magouilles persistantes au tour de l’exploitation forestière dans la province de l’Equateur, notamment le gouverneur Bobo Boloko Bolumbu.
« Le gouverneur a dépêché son conseiller auprès de Maniema Union 2 (Pharaon Boele), qui assure la couverture de l’entreprise. Ce conseiller a eu même à menacer physiquement le greffier délégué par le Parquet pour faire la saisine du bois à Bolomba. Et donc, on a pas à trouver d’autres preuves de l’implication du gouverneur que cela, car elle est évidente », a-t-il précisé.
La société civile de l’Equateur n’a pas manqué de pointer du doigt, Clarisse Bobo, la fille du gouverneur et DGA de la DGRPEQ, dont un permis de coupe artisanale du bois établi en son nom a été retrouvé dan les mains de Maniema Union 2, qui s’en est servi pour couper à blanc la forêt dans le territoire de Bolomba. La SOCIPEQ envisage par ailleurs saisir dans un avenir proche, l’Assemblée provinciale de l’Equateur pour solliciter la destitution du gouverneur, du ministre provincial de l’environnement et la levée des immunités parlementaires du député Efoloko, élu de Bolomba, accusé d’immixtion dans les affaires judiciaires.
« On ne peut pas comprendre qu’un député, appartenant au pouvoir législatif puisse s’immiscer dans un dossier judiciaire. Efoloko a violé le principe de séparation des pouvoirs et étalé à la place publique sa complicité nuisible avec cette entreprise qui garde les communautés de Bolomba dans la misère indescriptible. Les députés sont les premiers à pouvoir défendre les intérêts de la population. Nous sommes entrain de prendre date avec l’histoire, et à témoin la population qui a élu ces députés, pour interpeller leur conscience », a informé Fabien Mungunza.
Quand au ministre national de l’Environnement, il lui est reproché la complicité et la couverture des illégalités commises par Maniema Union 2. « Il a violé le moratoire en délivrant dernièrement les 9 titres à des concessionnaires, généralement les chinois. Il a attribué des permis de coupe sans que le dossier de demande de permis ne contienne tous les éléments requis, notamment le cahier des charges dûment signé par les communautés. Nous l’avons saisi par un mémo, et il a promis de convoquer les responsables de Maniema Union 2. Malheureusement, nous avons plutôt vu de nouvelles concessions octroyées et de nouveaux permis de coupe. Nous considérons que le ministre est totalement démissionnaire, il n’a pas donc sa place dans un pays qui se veut un état de droit », a précisé le président de la SOCIPEQ.
La société civile entend saisir les instances judiciaire compétentes pour obtenir l’ouverture par le parquet près la Cour de Cassation d’une action judiciaire contre le ministre nationale de l’Environnement et développement durable, Claude Nyamugabo Bazibuhe.« En dehors de cela, très prochainement, nous allons saisir le président de la République pour faire état de cette mésaventure à laquelle la population de l’Equateur est soumise par l’exploitation anarchique de Maniema union 2, que nous qualifions de braconnage du bois d’oeuvre de cette province », a déclaré Monsieur Mungunza.
Dans le même chapitre, la SOCIPEQ n’entend pas s’arrêter là. Elle exige par ailleurs l’ouverture d’une action disciplinaire contre les 3 juges à la Cour d’Appel de Mbandaka, dont Claude Liambi, ayant ordonné la main levée de la saisie conservatoire en défaveur de la communauté de Bolomba.
A en croire les avocats de cette communauté, des indices sérieux d’intéressement ont été identifiés à l’endroit de cette autorité judiciaire siégeant au second degré. Ils stigmatisent les multiples irrégularités constatées dans le procès qui oppose les communautés de Bolomba à l’entreprise Maniema Union 2.
« L’article 10 alinéa 2 du Code de procédures civiles veut que lorsque vous abrégez le délais on signifie l’adversaire. il faut donc annexer à cela la requête ainsi que l’ordonnance. Mais, la partie adverse n’a pas fait cela. On a soulevé cette irrégularité devant le juge. Il nous a dit, bien que cette irrégularité existe, je me déclare saisi sur base de l’acte de l’appel. Déjà, il faut comprendre que tout ce qui a été abréviation du délais n’était qu’une mascarade », s’est indigné Maitre Lotshekelami Basila Marval, avocat de la communauté de Bolomba.
Selon Maitre Marval, un juge ne peu jamais s’exposer de la sorte sans qu’il ait touché aux pots de vin. « Nous avons vu ces juges dans la résidence d’une autorité ici, avec le même chinois qui exploite à Bolomba. Avec le vent nouveau à la tête de l’Etat, ça nous réconforte. On ne va pas abonder et laisser ces attitudes évoluer. On traine ce magistrat devant le jugent compétent dans la procédure de prise à partie et on continue la lutte », a-t-il précisé.
Parmi les personnes ciblées par les actions de la société civile de l’Equateur, figure notamment le coordonnateur provincial de l’Environnement, Simon Bofenda. Il est reproché à cet administratif, son laxisme et sa complicité dans le pillage du bois bois d’oeuvre par Maniema Union 2 et la destruction des écosystèmes par celle-ci sans qu’il s’en soucie. A en croire la société civile de l’Equateur, le coordonateur aurait même installé un certain Jean-Louis Boonga comme son représentant personnel auprès de l’entreprise Maniema Unions 2.
« La SOCIPEQ exige cependant au secrétaire général à l’Environnement l’ouverture d’un dossier disciplinaire contre le coordonnateur provincial de l’environnement. Et à l’ANR de supprimer ses antennes dans les installations de l’Entreprise Maniema Union 2 à Bolomba et Ingende. Des antennes gérées par un certain Python Toaka, devenu conducteur des chinois », a informé Monsieur Mungunza.
Article paru sur Environews-RDC. Lire ici.
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