Les décideurs du monde et acteurs économiques ont pris des engagements pour protéger et restaurer la biodiversité du monde en péril autour du président français Emmanuel Macron à présidé, le 11 janvier, lors de la 4ème édition du One Planet Summit.
La mobilisation des grands de ce monde pour sauver la planète de l'extinction de ses espèces était remarquable, certes, mais rien de concret n'est toutefois à retenir quant aux détails sur les financements annoncés et aux actions de mise en oeuvre de leur part. " Notre avenir et celui de notre planète dépend de ce que nous faisons ici et maintenant. Nous avons les moyens de le faire et il est de notre intérêt à tous de le faire ", a pourtant martelé Emmanuel Macron.
La conférence a été consacrée à quatre thèmes: protection des écosystèmes terrestres et marins; promotion de l'agro-écologie; mobilisation des financements; lien entre déforestation, préservation des espèces et santé humaine.
Son but étant de consacrer les liens avec la nature et l'environnement que nous habitons, après que notamment, l'IPBES et le conseil scientifique de la biodiversité aient, à plusieurs reprises, tiré la sonnette d'alarme sur la perte rapide de la biodiversité à travers le monde à cause de l'activité humaine, entraînant, entre autres, l'extinction des écosystèmes marins et l'apparition des maladies zoonotiques comme la COVID-19 due à la déforestation.
Donc, conscients de cette réalité et sous l'égide de la France, les décideurs du monde se sont réunis autour du président français pour, selon ce dernier, " agir ensemble et acter des engagements profondément transformant concrets et vérifiables ".
Les actions attendues des dirigeants
Déjà, dans son intervention, Antonio Guterres, Secrétaire général des Nations Unies, a posé les bases des priorités et montre la voie aux décideurs sur les actions concrètes à adopter. " Le temps est venu de mettre un prix sur le carbone, d'arrêter de construire de nouvelles centrales à charbon, de mettre fin aux subventions aux énergies fossiles, de transférer la charge fiscale des contribuables aux pollueurs et d'aligner les flux financiers publics et privés avec les engagements de l'accord de Paris et les objectifs de développement durables", a-t-il précisé.
A ce jour, les efforts d'adaptation ne représentent que 20% du financement climatique. Par ailleurs, seulement 14% de ce financement est destiné aux pays les moins avancés qui renferment la majorité des populations les plus vulnérables déjà touchés par les effets du changement climatique et de la perte de la biodiversité. Précisons que la majorité des pays africains font partie du groupe des pays les moins avancés dans les négociations climatiques des Nations Unies.
Sur fonds de la crise de la COVID-19, le vice-premier ministre de la Chine, Han Zheng, a plaidé pour accroître l'aide accordée aux pays en voie de développement pour lutter contre l'impact de la perte en biodiversité, juste après avoir évoqué les efforts de son pays dans l'augmentaition du nombre des parcs nationaux et l'adoption des textes favorables à la protection de la biodiversité.
Beaucoup de promesses d'argent et d'actions
L'Europe, quant à elle et à travers la présidente de la commission européenne, Ursula Von Der Leyen, a annoncé un investissement de plusieurs centaines de milliers d'euros dans la recherche sur la biodiversité, la santé animale, les maladies émergentes et beaucoup plus encore. 700 millions d'euros d'investissement pour la grande muraille verte de l'Afrique financé par la commission européenne, qui, jusque-là, a restauré 15 millions d'hectares des forêts.
Même si le One Planet Summit sur la biodiversité ressemblait plutôt à une orgie de bonnes intentions et des engagements fermes des décideurs, elle a néanmoins servi à lancer une énième initiative inter-étatique pour sauver le monde par le président du Costa Rica, il s'agit de la Coalition Haute ambition pour la nature et pour les peuples composée des pays qui s'engagent à protéger 30% de la superficie de la terre et des mers à l'horizon 2030.
Pour l'Afrique, une annonce de 14,3 milliards d'euros seront consacrés au projet de la Grande muraille verte pour stopper la désertification dans le continent en restaurant 100 millions d'hectares de terres. Ces fonds serviront à financer l'agriculuture écologique et créer de l'emploi. Commencé en 2007 et après un bilan mitigé sur base des objectifs fixés au départ, l'on dénote un regain d'espoir pour la résilience des populations au vu des effets du changement climatique.
Du côté des activistes, les critiques étaient aussi au rendez-vous. Certains dénoncent l'hypocrisie des dirigeants qui financent les entreprises comme Total qui oeuvrent dans les énergies fossiles ou encore qui développent l'énergie nucléraire et encouragent l'utilisation des engrais chimiques comme la France. Et l'activiste Greta Thunberg résume la rencontre en termes de "bla bla bla"
On retiendra de ce One Planet Summit sur la biodiversité la prédominance des bonnes intentions des occidentaux à faire de la planète un endroit vivable pour l'être humain, les animaux et les plantes; mais aussi la grande absence ou la sortie râtée pour certains dirigeants africains qui ont manqué d'affirmer le leadership du continent dans la conservation de son environnement. Une occasion râtée de rappeler que le continent est le vivier du monde actuel en termes de ressources des matières premières et que des actions plus concrètes sont attendues des grands consommateurs que sont les occidentaux.
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