Nord-Kivu: Plus de 30 000 habitants ont accès à l’eau potable comme acquis de la riposte contre la 10è épidémie d’Ebola

Jonas Kiriko - Africa Reveal - 22 mars 2021

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Plus de trente mille habitants ont désormais accès à l’eau potable selon des statistiques de l’ONG Mercy corps qui a appuyé la construction de la plupart de ces ouvrages.
Plus de trente mille habitants ont désormais accès à l’eau potable selon des statistiques de l’ONG Mercy corps qui a appuyé la construction de la plupart de ces ouvrages. - Africa Reveal - Jonas Kiriko

Plusieurs sources d’eau réhabilitées, des forages ainsi que des adductions d’eau potable avaient été construits par des ONG humanitaires dans les zones de santé de Katwa, de Butembo, de Musiennene, d’Alimbongo et de Lubero dans le cadre de la riposte contre la 10eme épidémie d’Ebola déclarée en août 2018.

Plus de trente mille habitants ont désormais accès à l’eau potable selon des statistiques de l’ONG Mercy corps qui a appuyé la construction de la plupart de ces ouvrages.

D’après Dr Paluku un des responsables de la zone de santé de Butembo, ces activités ont été réalisées à la demande des communautés qui font face à la carence d’eau potable dans la ville. «Durant la dixième épidémie d’Ebola, les habitants de plusieurs quartiers se sont constitués en cellules d’animation communautaire pour statuer sur l’orientation des réponses à mettre en place afin de vaincre l’épidémie. Parmi les besoins exprimés à travers les plans d’action mis en places par ces cellules, un besoin était commun à tous les quartiers à savoir celui de l’accès à l’eau potable», a expliqué Dr Paluku.En ville de Butembo,  «15 forages, deux adductions et des sources» d’eau potable sont construits ainsi que des pompes manuelles rénovées.

Un résultat qui fait l’unanimité auprès des bénéficiaires

Mademoiselle Lucianna Kavira est l’ainée de sa famille qui habite au quartier Kitulu. Elle se rappelle qu’il 8 mois elle se réveillait vers 2heures du matin pour espérer puiser ne fut-ce qu’un bidon de 20 litres au lever du soleil.

 Ce qui souvent entrainait des retards au sein de son établissement scolaire. « J’étudie à 45 minutes de marche de chez moi. Chaque semaine j’étais punis au moins trois fois pour mes retards par ce que ne me préparait pas en temps. Aujourd’hui ce problème n’existe plus car je ne fais plus 5 minutes à la ligne d’attente et cela peut importe le nombre des bidons à ma disposition » explique-t-elle.

Ce même satisfecit est aussi exprimé par Kavughe wavindu mère de six enfants. Elle dit être émerveillée de voir de l’eau couler dans la cellule Kyatsinge où elle vit.

«Depuis des plusieurs années, nous faisons face à un sérieux problème de carence d’eau. Avant le forage de ce puits, on devrait se réveiller à 4 heures du matin pour espérer puiser de l’eau avant 10 heures, à l’unique source qui desservait toute la cellule. Et là, on ne devait avoir que deux bidons de 20 litres chacun. Ce qui était insuffisant pour ma famille de six enfants. Mes voisins qui ne savaient pas s’approvisionner se rabattaient à des puits creusés dans la vallée, avec tous les risques que cela pouvaient entrainer, parce que ce sont des puits mal entretenus, et parfois près des latrines. Et souvent, ici, on faisait face à des cas de typhoïde, parce qu’obligé de boire de l’eau sale. Heureusement, aujourd’hui des ONG nous ont construit un forage. Nous avons désormais de l’eau potable, ce qui est important en cette période où on fait face au coronas virus et à Ebola », se réjouit Kavughe Wabindu, retirant son bidon de 20 litre du puits construit à Kyatsinge, à quelques mètres du bureau municipal de Mususa. 

A quelques Kilomètres de là, à Wayene dans la commune de Bulengera, des communautés s’en réjouissent également. Ce quartier avait enregistré en lui seul plus d’une centaine de morts d’Ebola, à la suite de la résistance de ses habitants aux mesures d’hygiène leur communiquées par les équipes de riposte.

Certains habitants ont avoué à AFRICAREVEAL.NET qu’avec l’adduction d’eau potable ils ont désormais de l’eau potable en vue de se prévenir contre Ebola, coronas virus  ainsi que d’autres maladies hydriques.

Une centaine d’ouvrages, notamment des points d’adduction d’eau dans des quartiers de la ville de Butembo et du territoire de lubero, des latrines aux marchés ainsi que des  impluviums dans des structures sanitaires ont été construits par des organisations humanitaires. Des zones de santé dernièrement touchées par la dixième épidémie de la maladie à virus Ebola.

Une pérennisation assurée par les bénéficiaires

Aussitôt remis, la gestion de ces ouvrages est assurée par des comités de gestion et d’hygiène mis en place par les habitants des entités bénéficiaires.

 « Ici chez nous à Kitulu chaque ménage est amené s’acquitter d’une somme de 1000 Francs congolais par mois pour nous aider à assurer la maintenance. Ceux qui payent pas nous continuons de les sensibiliser qu’ils fassent de même. Il n’y a pas d’amendes pour cela, mais nous avons joué toujours les responsables des ménages au bon sens », a fait savoir Kambale Kavolo président du comité d’hygiène de Kitulu.

Ces ouvrages d’adduction d’eau sont construits dans des entités qui font face à un manque criant d’eau potable.

D’après une enquête réalisée au mois de mars 2020 par l’ONG Solidarité international, seuls 28 % de la population de Butembo ont accès à l’eau potable.

 


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