Trois jours d’assises ont permis à la partie congolaise de partager ses vues et de définir sa place au sein du nouveau partenariat entre la RDC et l’initiative pour les forêts d’Afrique Centrale (CAFI). L’on relève donc beaucoup d’attentes de la part des congolais, mais également une forte volonté exprimée par les institutions de respecter ses engagements et d’améliorer la gouvernance dans le secteur forestier.
Outre la signature officielle du nouveau partenariat RDC-CAFI (2021 – 2030), ces assises ont analysé l’état actuel de la première phase du partenariat qui coure jusqu’en décembre 2020 et a relevé les perspectives du nouveau partenariat basées sur les objectifs prioritaires et les engagements réalistes.
Parmi les faiblesses relevées dans la première phase, plusieurs sont revenus sur le manque d’informations sur l’utilisation des fonds alloués dans le cadre de la CAFI, la faible implication du gouvernement dans les décisions sur l’affectation des fonds, ainsi que la lourdeur des procédures administratives des agences internationales habilitées à gérer ces fonds.
En ce qui concerne la gouvernance, il faut noter la mise en place et le fonctionnement effectifs du Groupe de travail Climat-REDD (GTCRR) qui est une organisation rassemblant les organisations de la société civile impliquées dans le processus REDD + en RDC. L’une de ces missions est de s’assurer que les communautés locales et les peuples autochtones bénéficient bel et bien des avantages de la REDD+ en RDC. En outre, il a été reproché au CAFI la faible synergie cette même société civile.
S’il est reproché au gouvernement congolais le non-respect des clauses du partenariat dans sa première phase et la faible coordination technique du mécanisme REDD+, ce dernier, à travers le ministre de l’environnement et développement durable, Claude Nyamugabo, a réitéré la volonté du gouvernement à respecter son engagement vis-à-vis du partenariat CAFI et du processus REDD+, ainsi qu’à apporter sa contribution financière, quoique faible ce, afin de réduire la dépendance aux bailleurs de fonds dans la protection des forêts congolaises.
La deuxième phase du nouveau partenariat RDC-CAFI est plus longue en termes de durée, mais ne s’est pas limitée au seul domaine de la protection de la forêt, qui est de plus est transversal. Les discussions ont également tourné autour de l’inclusion du développement des énergies, renouvelables en particulier, afin de réduire la pression sur la forêt ; la surveillance des forêts pour s’assurer de combattre l’exploitation illégale forestière et de faire respecter les clauses sociales signées par les entreprises forestières ; ainsi que l’appui au secteur de l’agriculture qui exerce déjà une pression sur la forêt. C’est la raison pour laquelle l’on préconise la nécessité de transférer cette pression vers la savane et les forêts dégradées pour les besoins de développement économiques et sécuritaires. D’autres thématiques ont été développées durant ces trois jours dont l’aménagement du territoire et le foncier qui occupent une place primordiale pour une gestion forestière réussie.
Les consultations nationales sur la deuxième phase du partenariat RDC-CAFI se sont clôturées le 22 octobre avec une implication remarquée de la présidence de la République du gouvernement et autres institutions publiques, provinciales et coutumières, ainsi que des représentants du monde académique, des chercheurs et de la société civile. L’on va également noter la présence des femmes, des jeunes, des peuples autochtones et même du secteur privé impliqué dans la gestion forestière.
Organisées par le Fonds National REDD (FONAREDD) avec environ 200 participants, ces consultations, selon le coordonnateur du Secrétariat Exécutif du FONAREDD, M. Félicien Mulenda, devrait définir les priorités et engagements réalisés devant servir de soubassement pour les négociations à venir basés sur les leçons apprises.
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