Lorsque les objectifs climatiques occidentaux répondent aux réalités et aux opportunités énergétiques africaines

NJ Ayuk - African Energy Chamber. - 03 novembre 2021

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Avant la tenue de la Conférence Internationale sur le Climat à Glasgow, le Président de l’Ouganda, Yoweri K. Museveni, a écrit dans un éditorial du Wall Street Journal, du 25 octobre, que l’Afrique ne devait pas sacrifier sa prospérité future au profit des objectifs climatiques occidentaux. 

Entre la croissance rapide de la population (on s’attend à ce que le nombre d’africains double au cours des trois prochaines décennies) et l’urbanisation grandissante, les besoins en énergie du continent vont certainement doubler, voire même tripler, d’ici à 2040. Avec les interdictions générales imposées sur le financement public de projets de combustibles fossiles, l’Occident coupe l’herbe sous le pied de la production et de l’exploration des hydrocarbures africains, en insistant pour que l’Afrique réponde à la demande toujours grandissante en sources solaires et éoliennes naissantes du continent.

Les moulins à vent et les panneaux solaires peuvent être très bien dans des endroits comme les Etats-Unis ou l’Europe, qui disposent de réseaux électriques plus stables (bien que les vents calmes en Europe, cet été, ont fait que le Royaume-Uni, pour une fois, envisage maintenant un retour à la combustion du charbon comme source de chaleur, au cours de prochains mois), mais en Afrique, ils ne font qu’exacerber les difficultés électriques du continent. En produisant ce que Museveni appelait « de l’électricité chère et non fiable », le solaire et le vent obligent les africains à compenser à l’aide de générateurs diesel crachant du CO2 ou des batteries. Ironique, n’est-ce pas ?

Et cela n’est qu’un simple exemple de ce que certains appellent le « colonialisme climatique ».

Le fait d’empêcher l’Afrique d’exploiter ses ressources en énergie revient à laisser le continent dans une pauvreté énergétique et une économie affaiblie. Ajoutons à cela le fait que l’Afrique produit une quantité minime d’émissions de gaz à effet de serre (selon l’ONU, le continent n’est responsable que de 2% à 3% des émissions mondiales de CO2 venant de sources industrielles et énergétiques), et abrite des puits de carbone qui nettoient l’atmosphère, tels que des forêts tropicales et des prairies, et le problème est clair : l’Occident demande au continent africain de faire plus que ce qu’il devrait dans le combat contre le changement climatique, et l’empêche d’atteindre la prospérité. Et tout cela sans même atteindre une grande amélioration climatique mondiale, en retour.

Au lieu de se précipiter vers les énergies renouvelables, l’Afrique a besoin de faire une transition selon son propre calendrier, et n’a pas d’autre choix que d’utiliser les combustibles fossiles au passage, plus particulièrement une énergie non renouvelable plus propre, comme le gaz naturel, dont l’Afrique dispose de réserves abondantes, atteignant 600 tcf. Cela « aidera le continent à réduire les émissions tout en se développant » affirme Museveni.

Ceci est exactement ce que les pays développés ont déjà fait.

L’Africa Energy Outlook 2022 de la Chambre Africaine de l’Energie débat de l’importance du gaz naturel et du gaz naturel liquéfié (LNG) pour la transition énergétique africaine et son futur économique. La publication est disponible dès maintenant sur : https://energychamber.org.

La Résilience Climatique Requiert plus d’Energie, Pas Moins

Le fait que le gaz naturel et le LNG soient essentiels pour le futur de l’Afrique n’est pas seulement le reflet de l’opinion de Museveni.

Un expert du World Economic Forum (WEF) a récemment fait la liste d’une douzaine de raisons selon lesquelles l’interdiction du développement du gaz naturel, en Afrique, entravera le développement du continent, supprimera la création d’emplois, ralentira la transition du continent vers une énergie propre, et n’aura que très peu d’effet sur le combat contre le changement climatique.

Selon cette affirmation que l’Occident oublie souvent, WEF a souligné le fait que la résilience climatique requiert plus d’énergie, pas moins. Pour s’adapter à la sécheresse, aux inondations, aux températures qui augmentent, WEF indique que l’Afrique devra intégrer plus de métal, ciment, chambre froide, et climatisation dans ses installations et infrastructures, et devra développer son approvisionnement en eau douce à travers le dessalement. Tous ces efforts sont facilités avec le gaz naturel fournissant le combustible de transformation.

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