Le sommet sur l’adaptation en Afrique se déroule ce 5 septembre à Rotterdam, aux Pays-Bas, en présence des chefs d’Etats et d’autres leaders mondiaux afin de jeter les bases d'une percée en matière d'adaptation pour l'Afrique lors de la prochaine COP27 qui se déroulera en Egypte.
A cet effet, les pays africains, à travers le président en exercice de l’Union Africaine et président du Sénégal, M. Macky Sall, a présenté le plaidoyer du continent face aux effets du changement climatique.
L’Afrique est en retard sur le processus d’adaptation et bénéficie peu des financements et investissements verts malgré l'existence des mécanismes dédiés. Pourtant, même s'il pollue le moins, avec moins de 3% des émissions mondiales de carbone, le continent reste le plus vulnérable aux effets du réchauffement climatique. Les pays africains demeurent pleinement engagés dans l'action climatique, la résilience des écosystèmes et la conservation de la biodiversité et de l'habitat naturel qui offrent tant à l'humanité.
“Il faut dire que les engagements financiers de l'Accord de Paris sur le climat et les nombreuses annonces en faveur de la résilience climatique et économique et de la relance post pandémie COVID-19 tardent à se concrétiser. Il en est ainsi de 100 milliards de dollars par an, premier instrument aux efforts d'adaptation et de réduction des émissions des pays en développement, engagement qui aurait dû être matérialisé depuis 2020 et nous sommes bientôt fin 2022 au demeurant. Cet engagement n'est pas une faveur faite aux pays en développement, il faut le rappeler”, rappelle le président en exercice de l’Union Africaine.
Il s'agit de mettre en œuvre le principe agréé de la responsabilité commune mais différenciée dans le cadre des efforts solidaires que tous les pays doivent mener pour sauver la planète Terre notre habitat. Ce principe traduit une approche équitable et solidaire des solutions au réchauffement climatique.
Alors que des pays comme ceux de l'Afrique sont appelés à renoncer au chemin du développement que d'autres ont suivi pendant des siècles pour mettre toute la planète dans son état actuel d'urgence environnementale, il est juste et logique, qu'en contrepartie, le coût de l'adaptation qui en découle soit partagé de façon équitable. C'est tout le sens de notre plaidoyer pour la mobilisation des annonces déjà faites notamment l'engagement financier des 100 milliards de dollars par an de 2020 à 2030.
Le continent attend beaucoup du programme d'accélération de l'adaptation en Afrique qui devra répondre de façon concrète aux objectifs qui lui sont assignés à travers les 4 piliers qui sont : les technologies numériques intelligentes pour l'agriculture et la sécurité alimentaire, la résilience des infrastructures, l'autonomisation des jeunes et les initiatives financières innovantes.
L’agriculture est une priorité pour l’Afrique qui ambitionne d’accroître la production locale de céréales avec, notamment, l’appui du plan africain d’urgence pour la production alimentaire à hauteur de 1,5 milliard de dollars américains financé par la Banque africaine de développement.
Le financement d'une transition énergétique juste et équitable est un autre point important pour réussir l’adaptation au changement climatique en Afrique. Basée sur une stratégie de mix énergétique qui devra intégrer autant le développement des énergies renouvelables que celles basées sur les fossiles. Ce mix permettra de soutenir les économies des pays du continent tout en accompagnant le développement des énergies renouvelables grâce notamment aux immenses ressources naturelles du continent pour répondre à ses propres besoins énergétiques. “On ne peut pas laisser l'Afrique simplement dans les énergies renouvelables, là aussi c'est un discours qu'il faut déconstruire. On n'a jamais vu un pays se développer uniquement avec des énergies renouvelables”, a martelé Macky Sall.
Macky Sall ainsi que d’autres leaders africains a déploré l’absence des dirigeants du monde industrialisé qui doivent financer l’adaptation au changement climatique et celle du secteur privé, qui sont principaux pollueurs de la planète. Il a même évoqué un goût d’inachevé sommet avant même d’avoir commencé.
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