L’UE devrait examiner les impacts du nouveau mécanisme de lutte contre le changement climatique sur le commerce mondial (CNUCED)

ONU Info - Onu Info - 15 juillet 2021

Partager


Les gouvernements nationaux sont les principaux moteurs du changement pour réduire les émissions nocives.
Les gouvernements nationaux sont les principaux moteurs du changement pour réduire les émissions nocives. - Unsplash - Daniel Moqvist

Le mécanisme d'ajustement carbone aux frontières (MACF) de l'Union européenne (UE) pourrait modifier la structure des échanges en faveur des pays où la production est relativement efficace en termes d'émissions de carbone, mais ne contribuerait guère à atténuer le changement climatique, a averti la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) dans un rapport publié mercredi.

Ce rapport de la CNUCED montre les implications potentielles du MACF sur le commerce international, les émissions de dioxyde de carbone (CO2), les revenus et l'emploi pour les pays à l'intérieur et à l'extérieur de l'Union européenne, avec un accent particulier sur les pays en développement et vulnérables.

Le MACF vise à faciliter l’atteinte des objectifs climatiques de l’Union européenne. L’objectif est que les biens importés dans l’Union européenne soient couverts par une tarification du carbone équivalente à celle s’appliquant à la production de ces mêmes biens sur le territoire de l’Union européenne, dans le cadre du système d’échange de quotas d’émissions. Le mécanisme contribuera ainsi à renforcer la cohérence de la politique climatique de l’Union européenne.

Le MACF doit introduire de nouvelles mesures de réduction des émissions de CO2 de manière transitoire en 2023 et les finaliser avant 2026.

« Les considérations climatiques et environnementales sont au premier plan des préoccupations politiques, et le commerce ne peut faire exception. Le MACF est l'une de ces options, mais son impact sur les pays en développement doit également être pris en compte », a déclaré Isabelle Durant, Secrétaire générale par intérim de la CNUCED.

Le rapport confirme que l'introduction du MACF réduirait une partie des ‘fuites de carbone’ produites par les différentes ambitions en matière de changement climatique entre l'UE et les autres pays.

La ‘fuite de carbone’ désigne la délocalisation de la production vers d'autres pays dont les contraintes en matière d'émissions sont plus souples, pour des raisons de coûts liés aux politiques climatiques, ce qui pourrait entraîner une augmentation de leurs émissions totales.

Les pays en développement paient également le prix fort

Le rapport indique que plusieurs partenaires commerciaux de l'UE exportant des biens dans des secteurs à forte intensité de carbone ont fait part de leurs craintes de voir le MACF réduire considérablement leurs exportations, mais ces changements pourraient ne pas être aussi radicaux que certains le craignent.

Selon le rapport, les exportations des pays en développement dans les secteurs à forte intensité de carbone ciblés seraient réduites de 1,4% si le système MACF était mis en œuvre à un prix de 44 dollars par tonne d'émissions de CO2 intégrées, et de 2,4 % s'il était mis en œuvre à un prix de 88 dollars par tonne.

Toutefois, les effets varieraient considérablement d'un pays à l'autre en fonction de la structure de leurs exportations et de l'intensité de leur production de carbone.

Dans les deux scénarios, les pays développés, en tant que groupe, ne subiraient pas de baisse de leurs exportations car ils ont tendance à utiliser des méthodes de production moins intensives en carbone dans les secteurs ciblés que de nombreux pays en développement.

Le rapport indique que le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières générerait un écart similaire entre les pays en développement et les pays développés en termes de bien-être. Dans les deux cas, les pays développés s'en sortiraient mieux que les pays en développement.

 Avec un MACF basé sur un prix du carbone de 44 dollars par tonne, le revenu des pays développés augmenterait de 2,5 milliards de dollars, tandis que celui des pays en développement diminuerait de 5,9 milliards de dollars, indique l'analyse de la CNUCED.

Toutefois, les pays développés subiraient une perte de bien-être plus importante de 51 milliards de dollars à la suite de l'introduction initiale d'un prix du carbone de 44 dollars par tonne, en raison des pertes subies par l'UE, tandis que les pays en développement gagneraient 1 milliard de dollars en l'absence du MACF.

Selon le rapport, les effets potentiels sur l'emploi seraient faibles pour la plupart des économies.

Lire la suite sur ONU Info


Dans le même sujet

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les plus lus

Bannière AR 1