Rutshuru : les éléphants désignés coupables de dévaster des cultures à Nyamilima

Jonas Kiriko - Africa Reveal - 18 mars 2021

Partager


Survol d’une partie du troupeau de 574 éléphants. Sur cette photo, plus d’une centaine de spécimens. Brent Stirton
Survol d’une partie du troupeau de 574 éléphants. Sur cette photo, plus d’une centaine de spécimens. Brent Stirton - - Le Figaro

A Nyamilima, dans le groupement Binza en chefferie de Bwisha dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu, les éléphants sont pointés du doigt dans la destruction des cultures des habitants. Cette situation dure depuis plus de 6 mois selon plusieurs témoignages sur place. Pour y faire face, l’ICCN promet poursuivre la construction de plus de 150 kilomètres de clôture électrique dans les endroits en proie aux mouvements de ces pachydermes.

Les cultures les plus visées sont notamment la banane et le manioc, rapporte Mukanda Mbusa, habitant de Nyamilima à plus de 40 kilomètres à l’Est de Rutshuru dans le territoire portant le même nom. Selon lui, plus de dix éléphants en divagation détruisent tout sur leur passage dans cette entité où l’agriculture reste la principale source des revenus.

" Plus de dix éléphants du Parc National des Virunga (PNVi) qui sont en divagation dans la partie riveraine de ce patrimoine mondial sont entrain de dévaster les produits champêtres de la population civile à Nyamilima, dans le groupement Binza en chefferie de Bwisha dans le territoire de Rutshuru. Nous exigeons aux responsables de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature ICCN) de monter des stratégies pour que ces éléphants rentrent dans le Parc, ils car sont devenus dangereux ", a-t-il déclaré.

Mukanda Mbusa ajoute que, c’est depuis plus de 6 mois que ces éléphants ont quitté le Parc National des Virunga occasionnant des dégâts sur des cultures ainsi que sur les humains.

Pour Kambale Muhasa, un autre habitant de Nyamilima, en début de cette année ces pachydermes ont causé la mort de deux habitants. Ces victimes étaient en train de vouloir protéger leurs récoltes détruites à maintes reprises par ces animaux.

Il ajoute qu’au passage des pachydermes, un champ capable de produire plus de 200 kilogrammes de farine de manioc n’en produit que le un tiers voire rien du tout. Ce qui expose la communauté à la famine craint Muhasa.

Dans un communiqué de presse qui date de fin janvier 2021, l’ICCN indique que les gardes du Parc National des Virunga ne ménagent leurs efforts pour protéger les riverains des déprédations aux cultures causées par la faune sauvage. Souvent, les gardes prennent des risques physiques pour refouler les animaux qui s’approchent des zones riveraines du parc, atteste ce communiqué.

Et d’ajouter: " la présence de 156 km de clôture électrique en bordure du parc sur les tronçons qui sont les plus exposés aux conflits humains-animaux est un instrument essentiel pour apporter davantage de sécurité. Dans ce contexte, l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature annonce que la construction de la clôture sur l’axe Nyamitwitwi-Ewi sera poursuivie en 2021 sans en donner une date précise."

L’objectif poursuivi par la construction de la clôture électrique est de renforcer le maintien des éléphants à l’intérieur du parc. Ainsi, l’ICCN sollicite le soutien des communautés riveraines à la bonne tenue du chantier qui facilitera grandement ce travail.

Il sied de souligner que les Virunga a dénombré, en 2020, plus de 550 éléphants qui sont revenus dans le parc après des décennies passées dans le parc frontalier du Queen Elizabeth National Park en Ouganda.

Ceci a été révélé le 2 mars 2021, lors du 4e forum de l’Alliance Virunga qui s’est tenu à Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu en vue d’évaluer les acquis de ce programme qui associe le Parc National des Virunga.


Dans le même sujet

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les plus lus

Prévention à la COVID19