Près de 15 000 personnes s’entassent dans des salles de classe, des églises et des hangars à Masisi-centre et ses alentours. Ces personnes ont fui les affrontements armés en cours depuis mi-juin 2021. Cette troisième vague de déplacements en un an est la plus importante constatée dans Masisi-centre par Médecins Sans Frontières depuis 2017, peut-on lire sur son site internet www.msf.org .
D’apres MSF, l’école primaire Imara est l’un des principaux sites de déplacements identifiés à Masisi-centre, où écoliers et personnes déplacées cohabitent. De la cour de l’école et le long des corridors, où les nouveaux arrivés ont trouvé refuge, les voix des élèves se mêlent à celles, plus graves, de leurs enseignants. Les femmes cuisinent dans la cour et près des salles de classe. De la fumée s’élève des foyers posés sur trois pierres, remplissant les salles de classe d’une fumée âcre.
Ainsi cette organisation internationale fournit de l’aide humanitaire à ces déplacés notamment de l’eau potable.
« MSF fournit de l'eau potable aux 15 000 personnes déplacés internes à Masisi. Environ 2 500 ménages sont ravitaillés quotidiennement en eau potable afin de prévenir les maladies hydriques » indique médecins sans frontières.
Cette organisation ajoute que les conditions de vie des personnes déplacées dans le centre de Masisi sont devenues critiques, au fur et à mesure de l’arrivée de nouvelles familles venues trouver refuge en ville. La promiscuité dans les sites d’hébergement a accru les besoins médicaux et humanitaires de ces personnes extrêmement vulnérables : manquant de tout, elles sont exposées aux infections, aux maladies d’origine hydrique et à toute forme de violences.
« La situation des populations de la zone de santé de Masisi ne cesse de se dégrader depuis 2020, en raison notamment de la recrudescence des combats impliquant les groupes armés étatiques et non-étatiques » explique MSF.
Présente à Masisi depuis près de 15 ans, en soutien à l’Hôpital général de référence (HGR) et aux trois centres de santé de Masisi, Nyabiondo et Mahya, Médecins Sans Frontières (MSF) dit avoir rapidement déployé ses équipes sur les principaux sites de déplacement.
« Notre priorité a été de mettre à la disposition des personnes déplacées de l’eau en quantité et de qualité suffisantes ainsi que d’assurer des conditions d’hygiène minimum. Nous avons réhabilité certaines latrines et en avons construites de nouvelles », explique Mamadou Lainé responsable des activités médicales de MSF à Masisi.
Limiter les risques de propagation de maladies
Depuis leur arrivée, les personnes déplacées, en grande précarité, sont prises en charge gratuitement par les équipes médicales travaillant au centre de santé et à l’HGR de Masisi. La plupart souffre d’infections respiratoires aigües, de diarrhées et, plus récemment, de paludisme.
« Les gens dorment dans de très mauvaises conditions. MSF a mis à leur disposition des tentes pour qu’ils puissent se mettre à l’abri du froid des nuits de Masisi. Les enfants ne doivent pas dormir à la belle étoile. Nous craignons les infections respiratoires et le choléra. Nous mettons tout en œuvre pour que cela n’arrive pas », ajoute Lainé dont les propos sont relayés par le site de MSF.
Durant les deux dernières semaines, 1 079 personnes déplacées, dont 419 enfants, ont consulté la structure de santé soutenue par MSF, soit plus de la moitié des consultations de la ville de Masisi.
L’urgence d’une réponse rapide aux besoins essentiels des populations
Au-delà de la réponse médicale qu’apporte MSF, l’un des rares acteurs humanitaires présents dans la zone de santé de Masisi, les besoins des populations déplacées restent très importants. Ainsi, la mobilisation d’autres partenaires devient urgente pour répondre au manque de nourriture, d’abris, d’ustensiles, de protection contre les violences.
« Je vis grâce à la solidarité d’autres personnes déplacées », explique Bora, déplacée de Kibumba.
Et d’ajouter
« Quand je suis arrivée, ils m’ont offert une casserole. C’est eux qui nous donnent à manger quand ils trouvent quelque chose au village. J’ai fui sans rien, je n’ai que deux pagnes, un pour moi et l’autre pour mon bébé. Nous dormons dans une salle de classe, sur une petite natte avec mes huit enfants. Nous vivons comme des animaux. » Malgré tout, Bora ne souhaite pas rentrer chez elle rapporte notre source.
« Je n’ai aucune envie de retourner dans mon village, il y a trop d’insécurité et nous devons nous déplacer en permanence pour fuir les violences », conclue-t-elle.
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