Dans le cadre du processus de la réforme agricole en cours en RDC, la société civile a rendu public le jeudi 28 juillet à Kinshasa leurs contributions au document de politique agricole durable en cours d’élaboration par le gouvernement congolais. Rappelons que le processus de la réforme agricole est en cours depuis bientôt quatre ans.
Parmi les points à intégrer dans le document de politique agricole durable, la société civile préconise de définir clairement les ambitions et les orientations agricoles du pays par rapport aux trois types de l’agriculture telles que prévues par les différentes lois de la République en prenant en compte les principes de la REDD+. Intégrer les zones géo-climatiques et les bassins de production dans le document et faire une cartographie des terres dégradées et zones savanicoles dans chaque province pour le développement de nouvelles plantations font également partie des recommandations de la société civile.
Cette contribution insiste également sur le fait d’accorder une attention particulière aux producteurs et productrices familiales et de type familial qui constituent la majorité de la population au sein des communautés locales et peuples autochtones engagées dans le secteur agricole, lors de la phase d’élaboration de la politique agricole durable.
Pour Simplex Kambale Malembe, Chargé de programme et de plaidoyer de la CONAPC, le gouvernement de la RDC devra donner une place particulière aux producteurs locaux car ces derniers constituent la plus grande force agricole dans le pays, en termes de nombre et de connaissances du secteur. « Le gouvernement et les partenaires de mise en œuvre sont appelés à élaborer des stratégies d’accompagnement afin de leur permettre, entre autres, de sédentariser leurs cultures pour réduire l’impact sur les espaces forestiers », a-t-il martelé.
En effet, l’agriculture de subsistance de type familiale constitue le premier moteur de déforestation en RDC, ce qui place les producteurs locaux comme les principaux responsables de la perte en couvert forestier. Ainsi, les accompagner pour sédentariser leurs cultures permettra de matérialiser l’approche « zéro déforestation » et les techniques progressistes telles que « zéro brulis », et zéro labour » que la société civile demande au gouvernement d’intégrer le document de politique agricole durable.
La société civile appelle le gouvernement au respect des recommandations qu’elle formule ainsi que du processus de consultation des parties prenantes, de la responsabilisation des opérateurs et acteurs du secteur au regard de leurs compétences. Elle lui recommande également le devoir de redevabilité vis-à-vis des communautés locales et peuples autochtones pygmées impliqués dans la conception de ce document et dans l’élaboration des stratégies qui seront mises en place pour une agriculture durable en RDC.
La société civile va également effectuer un travail de suivi de l’intégration de leurs contributions dans le document final de politique agricole durable. « La société civile n’impose pas au gouvernement les contributions formulées mais va mener des négociations pour arriver à un consensus. Nous allons notamment suivre l’intégration des mesures clés, dont celles qui concernent les droits des peuples autochtones et des communautés locales ainsi que la préservation des écosystèmes. Si le besoin se présente, nous mènerons de plaidoyer pour interpeller le gouvernement de la RDC par des notes de position et des points de presse », a précisé Guy Kajemba, coordonnateur du GTCRR (Groupe de Travail Climat REDD+ Rénové).
Ces contributions sont issues des consultations des différentes organisations réunies au sein des plateformes des organisations de la société civile environnementale et agricole, l’initiative Africaine pour l’huile de palme en RDC (APOI-RDC), la Confédération Nationale des Producteurs Agricoles (CONAPAC), et le Groupe de Travail Climat REDD+ Rénové (GTCRR).
Ces consultations menées aux niveaux provincial et local, ont recueilli les avis et observations des parties prenantes afin de permettre aux plateformes de la société civile de formuler des recommandations au ministère de l’Agriculture et à ses partenaires avant la validation finale du document de politique et de la loi qui en découlera.
Pour la prochaine étape, la société civile va participer à la retraite de travail sur l’élaboration du document final de la politique agricole durable sur invitation du gouvernement congolais.
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