Nord-Kivu : Poussés par l’insécurité, les peuples autochtones affluent vers les milieux urbains

L’humanité célèbre la journée des peuples autochtones ce lundi 9 août. Cette journée a été instituée dans le but de renforcer la coopération internationale pour résoudre les problèmes rencontrés par les populations autochtones. En RDC, il s’agit des pygmées, des peuples habitant la forêt équatoriale congolaise. Au grand Nord, ces peuples sont obligés de vivre en déplacement perpétuel dans leur habitat naturel suite à la situation sécuritaire précaire dans la région, mais aussi l’insécurité alimentaire.

Selon l’Association pour la réhabilitation et la protection des pygmées PREPYG en sigle, ils sont de plus en plus nombreux, les pygmées qui quittent leurs milieux de vie naturels pour des milieux urbains dans le grand Nord-Kivu. Une situation due à la recrudescence de la l’insécurité dans ces endroits.

« Les pygmées sont obligés de quitter la forêt pour devenir des déplacés de guerre dans les milieux péris urbain ou urbain. C’est le cas du territoire de Beni où des massacres n’épargnent pas les peuples autochtones », explique Butelezi Kambale secrétaire exécutif de PREPYG. 

A part l’insécurité lié aux conflits armés ceux-ci sont de plus en plus exposés à l’insécurité alimentaire occasionnée par des conflits fonciers.

« Les peuples autochtones sont aussi victimes des accaparements des terres, de la mauvaise exploitation des ressources naturelles, victimes aussi des mauvaises pratiques culturales. Plusieurs campements des pygmées sont à ce jours délocalisés parce que des exploitants forestiers et agricoles font prévaloir leurs titres de concession au détriment de ces peuples autochtones ». Ce qui les expose à l’errance et à la sous-alimentation, déplore PREPYG.

Ainsi, le secrétaire exécutif de PREPYG appelle le gouvernement congolais à fournir plus d’efforts dans la sécurisation de la région, en vue de permettre à ces peuples de regagner leur vie habituelle. Mais aussi, il plaide auprès du gouvernement pour que ceux qui exploitent abusivement les forêts, soient interpellés.

C’est depuis 1994, que l’assemblée générale des nations unies a décidé de faire du 9 Août la journée mondiale des peuples autochtones.  Cette année elle est célébrée sous le thème « Ne laisser personne de côté : les peuples autochtones et l’appel pour un nouveau contrat social ».