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Face au défi de l’accroissement de la population mondiale qui est projetée à 9,1 milliards de personnes d’ici à 2050, des études menées en 2011 par la Banque mondiale en collaboration avec la FAO montrent la nécessité d’une augmentation de 70 % de la demande alimentaire. Or, les pertes totales de produits alimentaires au niveau mondial sont estimées à 1,3 milliards de tonnes par an.
Et en Afrique sub-saharienne, selon les mêmes études, la valeur des pertes alimentaires quantitatives sont estimées à 48 milliards de dollars américains par an. Ces pertes pourraient combler les besoins alimentaires annuels de 48 millions de personnes.
La République démocratique du Congo n’est pas épargnée par ce fléau, car ses pertes alimentaires sont estimées à 30 % de la production totale, ce qui équivaut à 6 millions de tonnes. Pourtant, la consommation générale de la population congolaise est estimée à 15 millions de kilogrammes par jour. Cela représente aussi 8000 hectares de terres arables perdus par an.
Toutes ces informations ont été révélées le lundi 22 juillet 2019 à Kinshasa par le représentant-pays de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) en République démocratique du Congo, M. Aristide Ongone Obame. C’était à l’occasion de l’atelier de validation des textes réglementaires et normes relatives aux opérations post-récolte, post-abattage, post-capture et post-traité en Rdc.
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Comme le démontre bien tous ces chiffres, tant au niveau global qu’en Rdc, les pertes alimentaires constituent un réel problème auquel il faut trouver une solution durable. Si nous ne réduisons pas le taux de pertes, des millions de tonnes de récoltes continueront d’être perdues avec un impact négatif sur le revenu du paysan et la sécurité alimentaire », a déclaré M. Aristide Ongone.
Voilà pourquoi, pour faire face à ce problème des pertes alimentaires, a-t-il indiqué, les Etats africains se sont engagés de réduire les pertes alimentaires à l’échelle de 50 %. D’ici à 2025. Et en vue de contribuer à cet objectif, les trois agences des Nations Unies basées à Rome (FIDA, PAM et FAO) ont développé et mis en œuvre le projet conjoint intitulé «
Intégration des initiatives de réduction des pertes alimentaires pour les petits exploitants dans les zones à déficit vivrier ». Lequel est financé par le gouvernement suisse pour une durée de trois ans.
Selon la FAO, ce projet vise à améliorer la sécurité alimentaire et les opportunités de revenus des petits producteurs par la réduction des pertes alimentaires dans les chaînes de valeur des céréales. Ses activités sont menées dans trois pays pilotes à savoir, le Burkina Faso, l’Ouganda et la Rd Congo.
Au niveau national (Rdc), plusieurs activités pilotes ont été exécutées dans le cadre de ce projet en trois ans dans les provinces du Kwilu et Kongo-central. Ainsi, le projet s’est attelé à renforcer les capacités de différents partenaires impliqués dans la mise en œuvre du projet (producteurs, transformateurs, gestionnaires des entrepôts et services décentralisés du Ministère de l’Agriculture et du Développement rural), a-t-on appris.
Au terme de toutes ces formations, une campagne de sensibilisation et d’information a été organisée au niveau des ménages et organisations paysannes de quatre territoires ciblés sur les bonnes pratiques de réduction des pertes et de gestion des entrepôts. Et une note d’orientations politiques a été élaborée à cet effet, laquelle devra être intégrée dans les textes règlementaires régissant le secteur agricole en Rdc (qui ont été validés à l’issue de cet atelier), en insérant la problématique de la réduction des pertes post-récolte dans les plans d’action nationaux pertinents.
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La gestion des pertes post-récolte, inscrite dans les politiques et programmes de développement agricoles orientera et facilitera les interventions futures pour améliorer la sécurité alimentaire dans un contexte dynamique de changements climatiques. La note d’orientations politiques permettra de jeter les bases d’une prise en compte de la problématique de la gestion des pertes après récolte à tous les niveaux… Les informations contenues dans la note d’orientations politiques constituent pour le pays, une base factuelle pour l’élaboration de politiques, de stratégies et de plans d’investissement pour la réduction des pertes après-récolte… L’utilisation efficiente de cette note d’orientations politiques peut rendre l’agriculture, déclarée par le gouvernement congolais priorités des priorités, à travers ses rôles économiques, sociaux et environnementaux, une pierre angulaire pour relever le défi majeur de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle en Rd Congo », a déclaré le représentant de la FAO, M. Aristide Ongone Obame.
Textes et normes
Pour sa part, le secrétaire général à l’Agriculture, Ir. Evariste Bushabu Bopeming, estime que les textes et normes validés ce jour sont d’autant plus importants qu’ils s’étendent sur toute la chaîne de valeur agricole (production, stockage, transformation, commercialisation) et visent à réduire les pertes à chaque maillon de cette chaîne.
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L’amélioration des conditions de vie des populations rurales passe par la valorisation de leur travail de la terre. Et l’une des meilleures façons de faire est d’œuvrer pour l’augmentation des possibilités alimentaires et l’accroissement des revenus des producteurs agricoles grâce à la réduction des pertes post-récolte… la production agricole de la Rdc ne couvre pas les besoins alimentaires de plus en plus croissants de la population, car les pertes alimentaires post-récolte sont récurrentes et engloutissent une part importante de la production et des ressources des producteurs », a fait savoir l’Ir. Evariste Bushabu qui s’est réjoui du fait que la Rdc s’est dotée des instruments juridiques réglementant les questions post-récolte à travers tous les maillons de la chaîne de valeur agricole.
Pour finir, il a tenu à remercier et encourager les agences des Nations Unies basées à Rome en général et la FAO en particulier à poursuivre leurs appuis «
dans cette importante thématique dans leurs efforts combien appréciables de contribuer à la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Rd Congo ».
Par
Lepetit Baende
Cet article est originalement publié par Deskeco. Lire
ici
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