La COP26 a démarré fort à Glasgow avec l’annonce d’un accord entre les nations visant à réduire les émissions anthropiques de méthane de 30% d’ici 2030 depuis l’ère préindustrielle. Selon le GIEC, (Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat), si le monde veut vraiment éviter les pires effets du changement climatique, il faut réduire les émissions de méthane provenant de l'industrie des énergies fossiles.
Mais que sait-on du méthane, de son impact sur le changement climatique et de son origine anthropique ?
Le méthane (CH4) est le deuxième gaz à effet de serre, après le dioxyde de carbone (CO2). Il est responsable de 30% du réchauffement climatique mondial. Son pouvoir de réchauffement est d’environ 80 fois supérieur au CO2 sur une période de 20 ans et sa durée de vie dans l’atmosphère est beaucoup plus courte, environ 12 ans, contre 100 ans pour le CO2. L’agriculture est le secteur qui émet le plus ce gaz avec 40%, suivi des énergies fossiles (35%) et des déchets (20%).
Selon l'évaluation mondiale du méthane, rapport publié en mai 2021 par le PNUE et le CCCA, des réductions nettes faibles ou nulles des émissions de méthane pourraient réduire de 0,28 °C l'augmentation prévue de la température moyenne de la planète d'ici à 2050, ce qui réduirait de près de moitié les émissions anthropiques de méthane.
Aussi, vu que la durée de vie du méthane dans l'atmosphère est relativement courte (10 à 12 ans) et que son pouvoir réchauffant est plus puissant que le CO2, les mesures de réduction des émissions peuvent réduire le rythme du réchauffement. Elles ont également des effets bénéfiques sur la qualité de l'air. Donc, si le monde veut atteindre l'objectif de température de 1,5 °C fixé par l’Accord de Paris, il doit réduire considérablement ses émissions de méthane.
Les 2/3 de méthane actuellement présents dans l’atmosphère sont émis par l’homme. Et bien que l’agriculture soit le secteur le plus émetteur de ce gaz, c’est dans l’industrie des énergies fossiles que le monde pourrait agir pour réduire le méthane.
En effet, l’extraction des énergies fossiles cause des fuites de méthane dans les puits de pétrole et les mines de charbons. Il faut en effet détecter ces fuites, les colmater et modifier le processus d’extraction de ces énergies. A la longue, il faudrait arriver à limiter ou éradiquer ces fuites.
D’un autre côté, la facture pour agir sur les deux autres plus grandes causes d’émissions de méthane est plus salée. Pour l’agriculture, particulièrement l’élevage de bovins, cela va nécessiter une baisse de la consommation de la viande à l’échelle mondiale. Nul doute que cela pourrait affecter la chaine alimentaire, il vaudrait donc mieux approfondir la réflexion sur une alternative.
Les décharges à ciel ouvert dans les pays en voie de développement constituent un autre problème à résoudre dans les émissions de méthane dans le monde. Outre les mesures qui proposent de les recouvrir, les pays développés doivent penser à un changement dans leurs modes de consommation qui soient moins productrices de déchets. Évitant en même temps de transformer les pays moins développés en source émettrice.
La réduction de gaz méthane de 30% d’ici 2030 pourrait conduire à une diminution de la température terrestre de près de 3%. Cela semble petit à l’échelle de 1,5% prônée par l’Accord de Paris, va considérablement améliorer la qualité de l’air et réduire la température mondiale.
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