Ebola-Butembo : résistance des communautés suite au non-respect des mesures de surveillance aux frontières

Jonas Kiriko - Africa Reveal - 10 mars 2021

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C’est depuis le 6 février que la douzième épidémie de la maladie d’Ebola a été déclarée en territoire de Lubero et en ville de Butembo, dans la province du Nord-Kivu. Par conséquent, des dispositifs de lavage de mains et de prélèvement de température ont été restaurés aux principaux points d’entrée de la ville de Butembo pour renforcer la surveillance épidémiologique. Cependant les horaires que doivent observer les agents commis à cette surveillance sont relatifs, conduisant les passants à se soumettre avec légèreté aux mesures barrières.

Nous nous sommes rendus à la barrière de Kangothe, située à la sortie Nord sur l’axe routier Butembo-Beni long de plus de 50 kilomètres. Ici nous remarquons que les dispositifs de lavage de mains sont de nouveau opérationnels.

Des tanks de plus ou moins 1000 litres, avec plusieurs robinets chacun, sont installés de part et d’autre de la barrière. Ces tanks, portant des mentions de l’OIM « OIM (organisation internationale de migration) contiennent de l’eau chlorée, ravitaillée par des organisations humanitaires. Il en est de même pour les thermos flash ainsi que des registres et fiches des mouvements des populations.

Cela fait plus d’un mois que ces dispositifs d’hygiène sont de nouveau placés ici à la barrière de Kangote ainsi que le retour des agents dans le cadre de la surveillance de l la maladie d’Ebola a fait savoir à AFRICAREVEAL.NET Hommage Viseso, l’un des agents du service de hygiène aux frontières affectés à ce poste. Il appelle ainsi les passants à se soumettre régulièrement au lavage

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Des agents du Programme national de l’hygiène aux frontières (PNHF) qui assurent la surveillance aux postes d’entrée indiquent que la « surveillance est une urgence » pour couper la chaîne de contamination d’Ebola.

 

Lwendi kasereka chauffeur de taxi voiture revient de Beni, 54 Km au Nord de Butembo. Il a accepté de se soumettre à ce protocole pour se protéger contre Ebola. De même pour Rose Tuombeane l’une de ses passagers. « Je me viens de me laver les mains pour me protéger contre Ebola et Covid-19. Et d’ajouter: « je trouve que c’est important de me protéger et de protéger mon entourage parce que l’épidémie est sans pitié. Il faut respecter les règles d’hygiène, pour que nos proches ne meurent plus comme lors de la précédente épidémie dans la région. L’hygiène est la meilleure barrière pour nous protéger et protéger les autres », exhorte-t-elle.

Les agents du Programme national de l’hygiène aux frontières (PNHF) qui assurent la surveillance aux postes d’entrée indiquent que la « surveillance est une urgence » pour couper la chaîne de contamination d’Ebola. Thermo-flash en main, Bulambo Mwasa rassure que tous les efforts sont consentis pour qu’aucun cas d’Ebola n’échappe au contrôle.

 « Cependant ces mesures semblent relatifs»

Puissance Muso est conducteur de Moto taxi. Ce dernier dit s’être rendu vers 6h30 à Beni et dit n’avoir trouvé aucun agent de surveillance sur cette barrière de Kangote. Ce qui le pousse à insinuer que ces mesures ne sont pas appliquées avec sérieux. En revisitant la barrière vers les heures vespérales notamment à 17h30 nous avons aussi constaté la même situation.

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Des légèretés sont surtout observées dans l’horaire de la surveillance.

 

Des riverains rapportent nous ont rapporté des légèretés dans le chef des responsables de surveillance, lesquelles risquent, d’après eux, de « créer la méfiance vis-à-vis de la riposte ».

Des légèretés observées surtout dans l’horaire de la surveillance. A notre arrivée à 17h30 heures, le trafic était intense : à chaque cinq minutes au moins, une nouvelle voiture traversait la barrière, sans compter les motos. Mais aucun des passagers ne descendaient pour se laver les mains et prélever sa température. Et pour cause : le départ des agents qui y sont commis vers leurs domiciles. Ces derniers qui clôturent leur surveillance à 16 heures.  Ce qui fait que cette surveillance ne se fait pas 24h sur 24.

« Les équipes de surveillance arrivent à 7 heures et regagnent leurs résidences entre 15h30 et 16h00 », nous confie l’un des agents affectés au poste de contrôle au compte de l’attributaire de cette voie routière. « Nous ouvrons la barrière à 5h et nous la fermons à 21 heures.

Comprenez donc qu’il n’y a pas de surveillance entre 5h et 7h, l’heure de l’arrivée des agents de l’OIM, et entre 16h et 21h, après leur départ. Or le trafic est toujours intense ces heures-là », déplore cet agent.

A l’absence des agents de surveillance se laver les mains devient facultatif pour les passants car cela ne leur parait pas obligatoire. Cette défaillance dans la surveillance attire l’attention d’Alphonsine kavuya qui vend des poireaux et des pommes de terre à côté de la barrière. « Ils viennent en retard et quittent tôt, on dirait qu’après 16 heures Ebola ne se propage pas.

Rien de sérieux jusque-là. S’ils ne se réorganisent pas comme avant (la dixième épidémie), les passants risquent de ne pas prendre au sérieux cette épidémie », s’inquiète-t-elle. Contacté concernant cette situation, le ministre provinciale de la santé docteur Nzanzu Syalita a promis répondre ultérieurement.

La surveillance, une ncessité

Mi-2020, au terme de la dixième épidémie d’Ebola qui a fait plus de 1000 au nord-kivu et particulièrement à Butembo, les dispositifs   d’hygiène ont été levés à tous les postes d’entrée de la ville, notamment Kangothe, Kyambogho, Komba, Kitakandi, Butuhe… Mais à la déclaration de la douzième d’épidémie, les autorités ont décidé de restaurer les dispositifs de lavage de mains et de prélèvement de température, en vue de renforcer la surveillance d’une épidémie dont onze cas sont déjà signalés depuis le 6 février à Butembo et Lubero. Parmi ce cas, deux sont déjà guéris dont une infirmière et un stagiaire, quatre décès et cinq autres cas sous surveillance médicale.


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