Le monde célèbre le 11 mai de chaque année la journée mondiale des espèces menacées. Une occasion de rappeler au monde de prendre des actions concrètes pour protéger les animaux, qui est un point clé dans la préservation de la planète au regard de la crise climatique actuelle. Et également de sensibiliser le monde scientifique au danger qui guette l’humanité.
Selon l’Union Internationale de la Conservation de la Nature (IUCN), plus de 20 000 espèces de plantes et animaux sont en danger de disparition imminente chaque année. En RDC, le trafic des animaux sauvages fait des ravages et dans le viseur, l’on retrouve des espèces rares comme l’okapi ou le perroquet gris et ou encore des primates comme le chimpanzé et le bonobo.
Pour exemple, le 6 mai dernier, l’ONG Conserv Congo, en collaboration avec le sanctuaire des primates de Lwiro, Bonobo Aid et avec l'assistance de la police nationale congolaise et du ministère de l'environnement, a délivré un chimpanzé adulte détenu illégalement par une famille à Bunia, dans la province de l’Ituri depuis près de 25 ans.
Tarzan, le nom du chimpanzé délivré, avait été acheté par cette famille dans les années 1990 où il était utilisé, au départ, pour prendre des selfies avec les touristes pour 10 dollars la photo. En grandissant, il est devenu plus agressif et dangereux et les gens ont commencé à avoir peur de lui. Pour le calmer, ils le faisaient s'adonner à l'alcool et aux cigarettes dont il était dépendant.
A ce jour, le chimpanzé est dans le sanctuaire des primates de Lwiro dans la province du Sud-Kivu, en quarantaine pour l’instant pendant au moins 60 jours. Les tests et contrôles préliminaires ont été effectués et jusqu'à présent tout va bien. Ce n'est qu'une question de temps avant qu'il ne s'habitue à l'attention et à la liberté dont il a rêvé toute sa vie.
Il sied de rappeler qu’en 2016, l’UICN a requalifié le statut de conservation du chimpanzé d’Afrique de l’Ouest, Pan troglodytes verus, qui est passé de la catégorie « en danger » à la catégorie « en danger critique d’extinction », reflétant ainsi la situation désastreuse de cette sous-espèce. Parmi les quatre sous-espèces reconnues de chimpanzés, Pan troglodytes verus est la plus menacée.
La RDC est l’une des plaques tournantes les plus importantes au monde du trafic d'espèces sauvages, et les primates sont les plus prisés en raison de la forte demande du marché des zoos, des animaux domestiques et de la viande de brousse visant à la fois les grands singes et les espèces plus petites. Dans la même visée, plusieurs animaux issus du trafic transitent par le pays en raison de ses frontières poreuses partagées avec 9 pays en Afrique.
D’après le rapport sur les crimes contre la faune sauvage dans le monde, publié en 2020 par UNDOC, aucun pays n'est épargné par ce crime, qui a des répercussions sur la biodiversité, la santé humaine, la sécurité nationale et le développement socio-économique, et qui remplit les poches des groupes criminels organisés.
Le trafic d’animaux sauvages est le quatrième commerce illégal le plus lucratif au monde après ceux des armes, de la drogue et du trafic des êtres humaines. Le commerce illégal d'espèces sauvages, qui, par définition, ne fait pas l'objet de contrôles sanitaires et phytosanitaires appropriés, peut potentiellement conduire à la propagation de zoonoses, comme le SRAS-CoV-2 qui a provoqué la pandémie de COVID-19.
En RDC, comme dans certains pays, ce trafic criminel, mené également par des groupes armés, sert à financer d'autres formes de crimes tels que l'instabilité a l'Est et porte atteinte à la souveraineté territoriale.
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