Beni : Les gardes du parc national des Virunga viennent à l’aide des caféiculteurs de Rwenzori 

Jonas Kiriko - Africa Reveal - 15 juin 2021

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Les gardes parcs de Virunga aidant les caféiculteurs à évacuer leurs produits vers les points de vente
Les gardes parcs de Virunga aidant les caféiculteurs à évacuer leurs produits vers les points de vente - Africa Reveal - Jonas Kiriko

Depuis le début de cette année les transporteurs hésitent à s’engager sur le tronçon-routier Lume-Beni, à cause des attaques et incendies répétitives des véhicules par les ADF. Dans cette région du territoire de Beni en province du Nord-Kivu, des caféiculteurs réunis au sein de la coopérative Kawa Kanzururu, ne savaient plus comment évacuer leurs produits. C’est ainsi les gardes du parc national de Virunga ont rendu disponibles leurs véhicules pour déplacer environs 12 tonnes de café vers l’usine de transformation se trouvant à Beni-ville.

Entretien avec Makolo Kasereka de la coopérative Kawa Kanzururu 

AR : Pouvez parler brièvement de votre structure kawa kanzururu ?

M. Kasereka : La Coopérative KAWA KANZURURU (COOKKANZ) est une organisation paysanne, créée depuis 2014 par les producteurs et productrices du café arabica du Territoire de Beni avec l’accompagnement et l’appui de VECO-RDCONGO(Rikolto).

La chaine de valeur café arabica est localisée dans le secteur de Ruwenzori, en territoire de Beni dans la province du Nord-Kivu.

Les producteurs du café du secteur Ruwenzori se concentrent dans deux zones géographiques de production de café du Nord vers le Sud en cheval du Parc National de Virunga, à une altitude variant de 1000 m à 1800m.

AR : Dans quel contexte travaillent actuellement les caféiculteurs de Ruwenzori ?

M. Kasereka : Les caféiculteurs de Ruwenzori travaillent aujourd'hui dans des conditions d’incertitudes, car la sécurité est incertaine, et pendant cette période, ils pensent moins à l'investissement et pour les cafés, ils risquent d'oublier les bonnes pratiques agricoles, si insincérité persiste.

AR :  L’ICCN est récemment intervenu dans l’évacuation de vos produits, peut-on parler d’un partenariat et que gagne-t-il ?

M. Kasereka : Depuis 2019 l’ICCN/VIRUNGA FONDATION développe des projets consistant à encadrer les populations environnant le Parc de Virunga, pour lutter contre l’envahissement des aires protégées.

Et depuis juin 2019, nous avons conclu un partenariat de 3 ans, dans le but est d'encadrer les caféiculteurs membres de Kawa kanzururu, l’améliorer les infrastructures de productions, la certification des caféiculteurs, chercher le marché compétitif aux producteurs et connecter les caféiculteurs aux partenaires financiers.

La coopérative est la 1ere coopérative au Nord-Kivu d'être certifié Commerce équitable « Fair-trade ».

AR : Évacuant ces produit le besoin des caféiculteurs que vous encadrez est-il rencontré ?

M. Kasereka : Effectivement, nous n'avions plus moyen d’évacuer nos cafés. Avant cette intervention de l'ICCN, bien sûr nous utilisons les véhicules des particuliers pour évacuer nos cafés, mais cette fois-ci, il n'y avait plus moyen d'utiliser les véhicules civils, car l’insécurité est devenue grandissante. Il fallait vraiment évacuer nos produits pour satisfaire nos demandes de livraisons.

AR : A combien peut-on évaluer la quantité des produits concernés par cette intervention de l’ICCN ?

M. Kasereka : Le produit évacué est évalué à 12 tonnes pour valeur monétaire de vingt-deux mille cinq cents dollars américains (USD 22 500).

Les éco gardes du parc national des Virunga ont apporté assistance pour transporter 12 tonnes de café, fruit d’un labeur de 3 mois pour environ 1848 planteurs dont 329 femmes.

Les rangers ont mis leurs véhicules et leur technicité en marche pour que le produit arrive en toute sécurité à destination, à la fin de la semaine dernière.

AR : Quelles pistes de solution estimez-vous que les autorités peuvent mettre en place pour résoudre dans la durée, le problème d’évacuation en toute sécurité des produits agricoles ?

M. Kasereka : Que l'Etat restaure la sécurité dans la zone pour que la coopérative recouvre sa paix et continue à se prendre en charge comme avant et que l’État réhabilite aussi les routes de déserte agricoles, car cela causse aussi problème. 


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